Sophie Rohonyi

« La Vivaldi exprime son soutien aux manifestants en Iran, mais elle les renvoie vers la mort »

Le PS, les écologistes et DéFI ont exprimé jeudi leur préoccupation devant les tentatives d’expulsion de trois Iraniens menées depuis quelques jours par l’Office des étrangers, alors que leur pays traverse une crise sanglante.

Par voie de communiqué, le député Simon Moutquin (Ecolo-Groen) a réclamé la suspension des expulsions de citoyens iraniens au vu des risques qu’ils courent en rentrant en Iran, où le régime réprime avec brutalité les participants aux manifestations qui ont ébranlé le pays.

   « Il n’y a aucune cohérence à s’émouvoir de la situation en Iran si nous ne faisons pas suivre cette indignation légitime d’actes concrets en faveur des personnes qui fuient le régime iranien. Ces expulsions sont en totale contradiction avec les condamnations politiques unanimes des actes sanglants du régime iranien », a-t-il souligné.

   Le député Khalil Aouasti (PS) a interrogé jeudi en séance plénière la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moor, en compagnie de Sophie Rohonyi (DéFI). Selon lui, le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) fonde ses décisions sur les demandes d’asile sur une analyse du mois d’octobre qui est aujourd’hui dépassée.

   Devant une situation qu’il juge « ahurissante », il a réclamé la mise à jour des informations du CGRA et demandé que le doute puisse bénéficier aux demandeurs d’asile iraniens dès lors que leur droit à la vie et à ne pas être soumis à des traitements inhumains et dégradants, inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme, est menacé.

   Mme de Moor n’a pas fait d’ouverture. Elle a rappelé que le CGRA était une institution indépendante et qu’il avait jugé non fondées les demandes des Iraniens sur la base d’une analyse de leur situation individuelle. Elle a toutefois précisé que la survenue de nouvelles circonstances pouvait justifier une nouvelle demande de protection qui sera à nouveau analysée de façon indépendante. Or, depuis la médiatisation de cette affaire, la situation de ces trois ressortissants est connue en Iran.

   L’Office des étrangers s’est montré déterminé jusqu’à présent à exécuter l’ordre de quitter le territoire des trois hommes, toujours détenus au centre Caricole à Steenokkerzeel malgré une ordonnance de remise en liberté. Mme Rohonyi s’est personnellement investie pour soutenir ces demandeurs déboutés. Elle a également réclamé la suspension des expulsions d’Iraniens. « La Vivaldi exprime son soutien aux manifestants en Iran, mais elle les renvoie ensuite vers la mort. Vous avez l’occasion d’agir concrètement pour sauver leur vie, mais vous ne la prenez pas », a-t-elle lancé à Mme de Moor.

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