La SNCB supprimerait beaucoup de premiers et derniers trains

Le Vif

Les associations de voyageurs francophone et néerlandophone navetteurs.be et TreinTramBus, ainsi que l’organisme de défense des consommateurs Test-Achats, expriment conjointement dans un communiqué jeudi leurs craintes relatives à des suppressions de premiers et derniers trains, à la suite de l’entrée en vigueur fin 2014 du nouveau plan de transport de la SNCB.

Si la SNCB a présenté dans les grandes lignes les nouveaux horaires qui entreront en vigueur dès le mois de décembre, elle « n’a par contre pas communiqué que beaucoup de premiers et derniers trains seront supprimés ».

« Il est difficile de chiffrer ces suppressions, car elles touchent toutes les régions », a précisé à Belga Gianni Tabbone, de l’ASBL navetteurs.be. « L’exemple le plus frappant » est la suppression qui risque de toucher les voyageurs empruntant le premier train IC 1704 au départ de Saint-Ghislain. Celui-ci démarre actuellement à 4h23 et « partira bientôt à 5h32, rendant ainsi impossible une arrivée avant 6h00 à Bruxelles ». Une pétition sera d’ailleurs transmise à la SNCB au sujet de cette ligne.

Les auteurs du communiqué craignent également la suppression à long terme de certains trains en heure de pointe aux points d’arrêt des zones rurales, « comme à Yves-Gomezée ». « La desserte sur les grandes relations est correcte, mais elle se fait au détriment des lignes locales », a poursuivi Gianni Tabbone.

Les associations, qui saluent parallèlement les renforcements sur certaines lignes, notamment Bruxelles-Liège, s’interrogent encore sur la nécessité de renforcer les liaisons vers l’aéroport de Bruxelles, comme le prévoit le plan, par exemple au départ de Mons. « Cet axe n’était, selon nous, pas prioritaire » mais cette mesure viserait aussi « à rentabiliser la redevance Diabolo », a souligné le représentant de navetteurs.be.

Elles critiquent enfin l’importance de la redevance facturée par Infrabel au transporteur et réclament plus de transparence dans la communication aux usagers. « La redevance facturée à la SNCB » pour faire circuler les trains sur le réseau Infrabel représente « 2,5 fois plus » que ce qui est demandé aux Pays-Bas, dénoncent les associations, qui mettent dès lors « le gouvernement fédéral devant ses responsabilités ».

En outre, l’annonce de la SNCB de communiquer en septembre aux usagers les nouveaux horaires ne convient pas aux différents organismes. « C’est trop tard », a conclu Gianni Tabbone, « car certains pensent déjà à renouveler leurs abonnements ».

De son côté, la SNCB rappelle jeudi qu’elle « a effectué un tour des provinces pour détailler le plan », et qu’il est encore impossible « de dire l’impact exact du plan sur les horaires », qui restent pour l’instant « approximatifs ». « Nous communiquerons dès que nous aurons les informations, pour ne pas mettre les voyageurs devant le fait accompli. »

Mais « nous faisons face à plusieurs contraintes, comme maintenir le quota train/km » et renforcer le réseau « avec une enveloppe identique », alors que le nombre d’usagers « est passé en dix ans de 140 millions à 223 millions ».

« Il nous faut tenir compte de la demande », qui est analysée au moyen de comptages réguliers, pour déterminer les lignes à renforcer. Concernant l’infrastructure « Diabolo », les renforcements ont ainsi été décidés « par rapport à cette demande », précise la SNCB.

Ce plan vise par ailleurs « un retour à la normale plus rapide en cas d’incidents, pour éviter l’effet boule de neige », a-t-elle ajouté.

Belga

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