Mannequin défilant à la Fashion Week de Sydney en 2008. © REUTERS

La France adopte les amendements pour lutter contre l’anorexie des mannequins

Stagiaire Le Vif

L’apologie de l’anorexie sur Internet devient désormais condamnable en France, ainsi que le recours aux mannequins trop maigres.

C’est officiel, après de nombreuses discussions, le projet de loi qui interdit aux agences de mannequinat l’utilisation de mannequins trop maigres a été voté à l’Assemblée nationale, rapporte le Huffington Post. Cet amendement voulait interdire le défilé des mannequins trop maigres, celles qui ont un Indice de masse corporelle (IMC) en dessous de 18.

Après de vives discussions, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale avait pourtant rejeté cet amendement le 18 mars dernier. De nombreux députés de droite comme de gauche y voyaient une discrimination à l’embauche. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait par ailleurs considéré comme « préoccupante » la présentation de mannequins excessivement maigres.

Comme le stipule l’amendement : « L’exercice d’une activité de mannequin est interdit à toute personne dont l’indice de masse corporelle (…) est inférieur à des niveaux définis, sur proposition de la Haute Autorité de santé, par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail « . Cette décision doit cependant encore être validée par le Sénat, rappelle L’Express.

Apologie de l’anorexie : différencier l’exutoire de la publicité

L’autre partie du projet de loi a également été voté cette nuit par l’Assemblée nationale et condamne l’incitation de l’anorexie, notamment sur Internet, relate Le Monde. Cela devient donc un délit et sera passible d’une amende de 10 000 euros et d’un an de prison. Cette nouvelle loi concerne les sites « pro-ana » (pro-anorexie). Ceux-ci sont accusés de propager et de promouvoir une idéologie de la maigreur extrême, ainsi que le mode de vie pour y arriver. Cet amendement à la loi de la santé avait été fortement appuyé par Olivier Véran (PS), auteur de cet amendement, ainsi que par la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Pour certains, cet amendement pose la question de la liberté d’expression puisqu’il vise à interdire des propos, postés sur Internet. « La liberté d’expression sur Internet ne sera pas remise en question », rassure le rapporteur du projet de loi, Olivier Véran. Il rappelle également qu’il faut bien faire la différence entre des sites « parfois tenus par des jeunes femmes qui s’en servent comme d’un exutoire » de ceux qui « font clairement l’apologie des méthodes pour maigrir le plus possible ». (O.L.)

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