Un immeuble s’effondre à Marseille faisant au moins 5 blessés

L’effondrement d’un immeuble d’habitation de quatre étages dans le centre de Marseille, la deuxième ville de France, a fait au moins cinq blessés et il faut se préparer à avoir d’autres victimes, a averti le maire de la ville.

« Il y a de fortes suspicions qu’une explosion ait provoqué l’effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade », a pour sa part précisé à l’AFP Christophe Mirmand, le préfet de la région (sud de la France). Le gaz peut être « une option possible », selon lui.

Au moment de l’explosion, vers 00h40 (22H40 GMT), « tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l’immeuble est tombé sur la rue », a dit à l’AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d’alimentation nocturne dans la rue où l’immeuble s’est effondré.

« Il faut qu’on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame« , a averti Benoît Payan, le maire de Marseille. Déjà cinq personnes d’immeubles voisins ont été blessées.

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Les opérations de secours sont compliquées par « un incendie dans les décombres » qui « empêche d’envoyer les chiens et les équipes à la recherche des éventuelles victimes qui seraient sous les décombres », a précisé le maire. Mais celles-ci se poursuivent avec d’importants moyens déployés. L’ensemble du secteur autour de l’immeuble est toujours bouclé avec plusieurs rues fermées.

De nombreux personnels de secours –marins-pompiers, policiers, personnels de la sécurité publique sont à pied d’oeuvre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Coincés dans les décombres

Les marins-pompiers n’ont pas pu établir encore de recensement des personnes qui auraient pu être présentes dans le bâtiment effondré, dont les gravats obstruent la rue. « Nous avons une centaine d’hommes sur le terrain, la priorité est bien évidemment d’éteindre l’incendie et de déblayer les décombres pour retrouver des personnes éventuellement coincées sous les décombres », a indiqué le vice-amiral des marins-pompiers de Marseille.

D’autres immeubles de la rue ont été évacués par mesure de sécurité en cette nuit du long week-end de Pâques et leurs résidents accueillis dans une école en urgence, a souligné le préfet.

Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre.

En novembre 2018, huit personnes avaient péri dans l’effondrement de deux immeubles dans un autre quartier de Marseille. Ces bâtiments étaient dans un grave état d’insalubrité, dans une ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.

Mais le maire comme le préfet ont semblé écarter une insalubrité de l’immeuble effondré dimanche, dans un quartier connu pour ses restaurants, bars et son ambiance nocturne. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a souligné le préfet. « A ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble. On n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre », a également affirmé le maire.

« Entre quatre et une dizaine de personnes sous les décombres »

Quatre personnes y sont de façon « certaine » et « une dizaine pourraient être là », a déclaré le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, venu dans la deuxième ville de France soutenir les habitants et la centaine de pompiers à pied d’œuvre.  

   « On ne sait pas qui exactement était dans cet immeuble. A notre connaissance, il pourrait y avoir eu une dizaine de personnes qui habitaient cet immeuble à cette heure du matin. Quatre personnes apparaissent y être de façon certaine. On ne sait pas si elles sont vivantes ou décédées », a déclaré le ministre. Gérald Darmanin a également donné le nombre de « 33 personnes évacuées ». « Cinq d’entre elles sont en urgence relative, aucune n’est entre la vie et la mort », a-t-il dit.

   A propos de l’origine du drame, le ministre a estimé qu’on ne pourrait « pas savoir aujourd’hui ce qui a provoqué cette très grande déflagration ». « Plusieurs témoignages nous reviennent depuis ce matin pour dire qu’il y avait des odeurs suspectes de gaz« , a dit l’adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian.

   Le ministre de l’Intérieur a également expliqué que le travail des secouristes était compliqué par l’incendie toujours en cours sous les décombres. Le maire de Marseille Benoît Payan a confirmé cette difficulté. « Nous sommes face à un phénomène rarissime de feu persistant depuis plusieurs heures à des températures très élevées. Les chiens sont dans l’incapacité de regarder, de voir, de sentir ce qui se passe ».

   Les deux responsables ont assuré que l’immeuble effondré ne faisait pas l’objet d’arrêté de péril.

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