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Crise énergétique : les météorologues craignent un hiver froid

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

A l’heure où les prix de l’énergie explosent, le froid pourrait encore aggraver la situation. Selon les informations du Financial Times, le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) prévoit que cet hiver sera plus froid que les années précédentes.

A en croire le CEPMMT, l’hiver sera non seulement plus froid, mais il y aura aussi moins de vent et de pluie que les autres années, ce qui risque de mettre à mal la production d’énergies renouvelables. Florence Rabier, directrice générale du CEPMMT déclare que les premières indications pour novembre et décembre prévoyaient une période de haute pression sur l’Europe occidentale, susceptible d’entraîner des périodes plus froides et moins de vent et de précipitations.

Interrogée par le Financial Times, Florence Rabier explique que les récents ouragans qui se sont abattus sur l’Atlantique pourraient provoquer un temps plus doux, plus humide et plus venteux à court terme.

Mais un temps plus frais plus tard dans l’année serait conforme aux conditions atmosphériques connues sous le nom de La Niña, un phénomène qui provoque un refroidissement d’une partie des eaux de surface du Pacifique, influençant le cycle de précipitations et le climat de certaines régions du globe.

Moins d’énergies renouvelables

« Si nous avons ce schéma, c’est assez exigeant au niveau de l’énergie, car non seulement il fait un peu plus froid, mais il y a aussi moins de vent pour l’énergie éolienne et moins de précipitations pour l’énergie hydraulique« , déclare-t-elle au Financial Times.

A cela s’ajoute que l’Europe se trouvait déjà dans une situation précaire après l’un des étés les plus chauds jamais enregistrés, avec des températures supérieures de 1,7 °C à la moyenne de 1991 à 2020 en août et des sols particulièrement secs. La part de l’énergie éolienne et hydraulique dans la production d’électricité en Europe a déjà diminué cet été en raison du temps plus chaud et plus sec.

Interrogé par le quotidien De Morgen, l’expert climatique Wim Thiery souligne que les prévisions n’ont pas un caractère de certitude absolue. « Il y a plus de chances que ces prédictions soient justes que fausses. Mais il n’y a aucune certitude. En général, plus vous êtes proche de la date prévue, plus l’estimation est précise. Pour les prévisions météorologiques pour les prochains jours, vous êtes au-dessus de 90 %. Et si le radar des précipitations prévoit de la pluie, vous avez intérêt à prendre un parapluie. »

Pour les ménages et les entreprises, c’est un coup dur. Par temps froid, les prix du gaz et de l’électricité, qui suivent une tendance à la baisse depuis le mois d’août, risquent en effet d’augmenter à nouveau. L’approvisionnement devrait être garanti. « Notre sécurité d’approvisionnement n’est pas compromise. Donc nous sommes prêts à faire preuve de solidarité avec d’autres pays européens si nécessaire. C’est pourquoi nous prenons aujourd’hui des mesures complémentaires dès maintenant », affirmait la ministre de l’Energie Tinne Van Der Straeten en juillet dernier. « Nous ne devons pas improviser en hiver ».

Réchauffement climatique

Selon le secrétaire général de l’OMM (l’Organisation météorologique mondiale), le Finlandais Petteri Taalas, le refroidissement qu’occasionne le phénomène La Niña « ralentit temporairement la hausse des températures mondiales, mais il n’aura pas pour effet d’enrayer ou d’inverser la tendance au réchauffement sur le long terme »

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