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DSK entendu dans le cadre de l’affaire du Carlton

Dominique Strauss-Kahn doit être entendu par la police judiciaire de Lille dans l’affaire du Carlton. Il pourrait être mis en examen pour complicité de proxénétisme, recel d’abus de biens sociaux ou ressortir blanchi.

DSK est arrivé à la caserne de gendarmerie. Il y était attendu par les enquêteurs de la police judiciaire de Lille dans le cadre de l’affaire de proxénétisme dite du Carlton. L’ancien directeur du FMI est actuellement entendu sous le régime de la garde à vue pour complicité de proxénétisme et recel d’abus de biens sociaux, pour au moins 48 heures. Une voiture aux vitres teintées, qui permettaient toutefois de distinguer le visage de DSK, est entrée dans la caserne quelques minutes avant 9h, heure de sa convocation. L’automobile entourée de gendarmes et de très nombreux journalistes a franchi la porte cochère, immédiatement refermée par des gendarmes. DSK s’est alors vu signifier son placement en garde à vue par les enquêteurs de la PJ de Lille.

Les faits

Au centre des questions auxquelles DSK devra répondre : les soirées libertines auxquelles il aurait pris part, entre Paris et Washington, et lors desquelles des prostituées auraient été invitées… aux frais notamment d’une filiale du groupe Eiffage. Les dernières de ces parties fines avaient eu lieu du 11 au 13 mai dans la capitale américaine, à la veille de l’arrestation de DSK dans l’affaire du Sofitel de New York.

Complicité de proxénétisme

Dans cette affaire, les mises en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et association de malfaiteurs se sont multipliées au fil des semaines. Parmi les mis en cause: l’ex-directeur de la filiale d’Eiffage David Roquet, l’entrepreneur lensois spécialisé dans le matériel médical Fabrice Paskowski et son ex-compagne Virginie Dufour, le chargé des relations publiques de l’hôtel lillois René Kojfer ou encore le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde. Au total, huit personnes sont mises en examen.

Concernant DSK, l’instruction devra déterminer s’il savait que les femmes qui y participaient étaient des prostituées. Dans ce cas, et s’il est avéré qu’il n’avait pas demandé les prostituées, il pourrait être mis en examen pour complicité de proxénétisme. Une hypothèse qui reste peu probable étant donné que Fabrice Paskowski comme David Roquet ont affirmé que l’ancien leader socialiste ignorait le statut de ces participantes. DSK pourrait donc ressortir blanchi de ce chef d’accusation.

Recel d’abus de biens sociaux

Autre épée de Damoclès pesant sur DSK : le recel d’abus de biens sociaux. En effet, pour avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées à ces parties fines (billets d’avion, nuits d’hôtel, notes de restaurants…), Fabrice Paskowski et David Roquet ont tous deux été mis en examen pour escroquerie. S’ajoute, pour le premier, une mise en examen pour abus de biens sociaux et pour le second, pour abus de confiance.

Si les trois juges d’instruction lillois estiment que des indices suffisamment graves ou concordants indiquent que DSK a eu connaissance de l’éventuelle origine frauduleuse des dépenses dont il aurait bénéficié, il sera alors mis en examen pour recel d’abus de biens sociaux. Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 375000 euros d’amende, selon l’article 321-1 du Code pénal.

Selon une source policière, une mise en examen et un déferrement de DSK ne sont pas exclus. Le juge des libertés et de la détention devra alors statuer sur un éventuel mandat de dépôt que pourraient demander les juges. Les prochaines 48 heures s’avèrent donc décisives pour l’ancien patron du FMI.

Lucie Soullier, L’Express.fr

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