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David Cameron: « M. Juncker n’était sur aucun bulletin de vote »

Le Vif

La nomination de Jean-Claude Juncker, « élu par personne », à la présidence de la Commission européenne serait un « non-sens » qui affecterait « la légitimité démocratique de l’UE », a affirmé vendredi le Premier ministre britannique David Cameron.

« Selon les traités européens, ratifiés par les parlements nationaux, c’est aux chefs de gouvernements de l’Union européenne de proposer le candidat qui présidera la Commission européenne -même si les dirigeants doivent +tenir compte+ des élections européennes », a écrit David Cameron dans une tribune adressée à plusieurs journaux européens. « Il s’agit d’un processus clair, inscrit dans le traité de Lisbonne, après une négociation tortueuse sur l’équilibre entre les Etats-Nation et le Parlement européen », ajoute-t-il.

« Mais certains députés européens ont inventé un nouveau procédé par lequel ils tentent à la fois de choisir et d’élire le candidat », ce qui « n’a jamais été accepté par le Conseil européen » et « n’a jamais été ratifié par les parlements nationaux », avance-t-il. « Il ne s’agit pas d’une attaque contre M. Juncker, un homme politique européen expérimenté, de dire que c’est un non-sens », écrit-il également.

« M. Juncker n’était sur aucun bulletin de vote », il « n’a été candidat nulle part et n’a été élu par personne », a-t-il martelé, affirmant que les Européens qui ont voté aux élections l’ont fait « pour choisir leurs députés européens et pas le président de la Commission ».

« Accepter une telle démarche serait extrêmement préjudiciable pour l’Europe et porterait atteinte à la légitimité démocratique de l’UE plutôt que de la renforcer », a-t-il jugé.

« Cela transfèrerait le pouvoir des gouvernements nationaux au Parlement européen sans l’approbation des électeurs. En réalité, cela empêcherait tout Premier ministre ou président en exercice de pouvoir présider la Commission européenne -limitant artificiellement le vivier de talents précisément lorsque l’UE a besoin de trouver le meilleur ».

Parmi les noms de candidats éventuels qui circulent figure notamment celui de la chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt.

Jeudi, les responsables des principaux groupes politiques au Parlement européen ont réaffirmé leur soutien à la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne au nom du « respect de la démocratie ».

« Il y a un soutien grandissant à Jean-Claude Juncker à tous les niveaux » du Parlement européen, a affirmé Manfred Weber, le nouveau chef du Parti populaire européen (PPE, centre droit), qui est resté la première force au Parlement européen après les élections du 25 mai.

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