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Climat: Ivanka Trump, échec de la fille adorée

Le Vif

Des applaudissements nourris ont accueilli l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris dans les jardins de la Maison Blanche. Un front uni qui dissimulait mal de grandes absences, après une âpre bataille d’influence livrée par les proches du président américain. Celui qui croyait au changement climatique, celui qui n’y croyait pas: tour d’horizon des principales voix de l’administration Trump.

Ivanka Trump, échec de la fille adorée

Absence rare, la fille du président n’était pas dans la roseraie de la Maison Blanche pour entendre son père claquer la porte de l’accord de Paris sur le climat.

Espoir des défenseurs de l’environnement quand Donald Trump est entré à la Maison Blanche, elle allait, selon eux, lui faire entendre raison.

Après la victoire du milliardaire, elle avait organisé un rendez-vous entre le démocrate Al Gore, héraut de la lutte contre le changement climatique, et Donald Trump sous les ors de la Trump Tower. Ivanka Trump avait aussi rencontré Leonardo Di Caprio, très engagé sur le sujet.

« Quand je ne suis pas d’accord avec mon père, il le sait », assurait en avril la jeune femme de 35 ans, laissant entendre que si elle oeuvrait dans la discrétion, son impact n’en était pas moins réel.

Peine perdue. Au lendemain de l’annonce de Donald Trump, tout le monde s’interroge sur son influence réelle.

Jared Kushner, le gendre absent

Pour les plus conservateurs à la Maison Blanche, cela ne fait aucun doute: Ivanka Trump et Jared Kushner forment un couple de « New-yorkais progressistes » infiltrés dans la West Wing pour faire fléchir le président. Pas cette fois.

Le gendre de Donald Trump n’était pas non plus présent pour l’annonce. Difficile de dire quelle position exacte a défendu ce conseiller peu bavard.

– Rex Tillerson, l’ex-PDG pétrolier

Autre absence remarquée jeudi, le chef de la diplomatie américaine et ancien PDG du géant pétrolier américain ExxonMobil était réputé être opposé à la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris, reflétant l’opinion dominante dans le secteur américain des affaires.

« Il est important que les Etats-Unis gardent une place à la table » des débats, avait-il après sa nomination.

Visiblement mal à l’aise au lendemain de l’annonce, cet homme de peu de mots a assuré que les Etats-Unis poursuivraient leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avec ou sans accord de Paris.

Steve Bannon, triomphant

Un temps éclipsé, le stratège de Donald Trump a signé un retour en grâce triomphant avec la sortie de l’accord. Son grand sourire dans les minutes précédant l’annonce laissait peu de place au suspense.

Ancien patron du site d’extrême droite Breitbart, aux vues climato-sceptiques, Steve Bannon a plaidé en faveur du retrait promis par Donald Trump en campagne, selon la presse américaine. Son argument: le président républicain doit tenir ses engagements pour ne pas décevoir les électeurs qui l’ont porté à la Maison Blanche s’il veut être réélu.

Scott Pruit, victoire du climato-sceptique

Montant au podium sous les applaudissements après l’annonce, l’administrateur de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a salué une décision montrant « l’engagement indéfectible pour placer l’Amérique d’abord » de Donald Trump. « En sortant (de l’accord), vous respectez encore une promesse de campagne faite au peuple américain », a-t-il exulté.

Ennemi déclaré des démocrates et écologistes, Scott Pruitt a déclaré que le dioxyde de carbone n’était pas le facteur principal du réchauffement climatique.

« Il faut sortir de Paris », un « mauvais » accord pour les Etats-Unis, avait-il martelé ces derniers mois. Sa vision l’a emportée contre l’avis d’une grande partie du monde des affaires et des dirigeants internationaux.

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