Trump candidature
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Pourquoi Trump, affaibli, a annoncé sa candidature

Maxence Dozin
Maxence Dozin Journaliste. Correspondant du Vif aux Etats-Unis.

L’ancien président n’a pas réussi à faire élire plusieurs figures stars parmi ses protégés et voit la concurrence poindre au sein des républicains. Il veut reprendre la main.

Donald Trump a perdu un de ses paris des élections américaines de mi-mandat. Même si des dizaines de candidats qu’il a soutenus ont remporté leur scrutin, du poste de gouverneur de l’Arkansas à celui de sénateur de Caroline du Nord en passant par un grand nombre de strapontins moins exposés, les « têtes d’affiches » de ses protégés ont toutes ou presque été défaites. Parmi elles, on pointera le Dr Mehmet Oz, chirurgien star de télévision, battu par le démocrate John Fetterman dans la course au Sénat en Pennsylvanie, Tudor Dixon, évincée dans la lutte pour le gouvernorat du Michigan, ou encore Kari Lake, ancienne présentatrice de télévision, à laquelle échappe le poste de gouverneure de l’Arizona.

Pire, la confirmation, le 12 novembre, que Catherine Cortez Masto, la sénatrice sortante du Nevada, allait conserver son siège dans son duel face au trumpiste Adam Laxalt, a fait basculer le sort du Sénat, que les républicains s’étaient promis de remporter. Pas de raz-de-marée conservateur, donc, dans le cadre de ces midterms qu’on annonçait comme un plébiscite pour le Parti républicain.

Un sérieux rival

Cette série de défaites, dans lesquelles Donald Trump nie bien entendu toute responsabilité, fragilise considérablement la position de l’ex-président dans la course à l’investiture pour 2024. Ce d’autant plus que Ron DeSantis, son ancien protégé devenu rival probable pour les prochaines primaires républicaines en vue de la présidentielle, a remporté très facilement sa course au poste de gouverneur de Floride, avec près de quinze points d’avance sur son rival démocrate.

Donald Trump, qui a déclaré ce 15 novembre sa candidature pour la prochaine présidentielle contre l’avis de ses conseillers, a cependant décidé de prendre les devants. S’il partage avec DeSantis la même idéologie (austérité fiscale, refus de l’immigration, entre autres), il entend s’en démarquer par son expérience et son réseau de fidèles, de l’Oregon à… la Floride.

Mais le gouverneur possède sur lui un triple avantage : il est dans la force de l’âge, il surfe sur les thèmes les plus chers aux républicains « durs » (questions « woke » et migratoire) et, malgré tout, il a la capacité de séduire les électeurs du centre, comme le prouve son ample victoire lors de ces élections de mi-mandat dans un Etat pourtant traditionnellement indécis.

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