Demonstration this Wednesday, October 2, 2019 in front of the Parliament in Rabat, in support of the defendants in the Hajar Raissouni case. The 28-year-old journalist was sentenced last Monday to one year in prison for an abortion and sexual relations outside marriage, her doctor has two years in prison. Manifestation ce mercredi 2 octobre 2019 devant le Parlement a Rabat, en soutien aux inculpes dans l'affaire Hajar Raissouni. La journaliste de 28 ans a ete condamnee lundi dernier a un an de prison ferme pour un avortement et relations sexuelles hors mariage, son medecin lui a deux ans de prison ferme. (Photo by Seif KOUSMATE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP) © Belga Image

Le Maroc rejette « l’ingérence » des députés européens

Le Parlement marocain a rejeté à l’unanimité les accusations « fallacieuses » des députés européens quant à une éventuelle ingérence du pays.

Le Parlement marocain a unanimement rejeté lundi les accusations « fallacieuses » des députés européens et toute « ingérence » dans les affaires du royaume, en réponse à une résolution du Parlement européen s’inquiétant de la détérioration de la liberté de la presse dans le pays.

Les deux chambres du Parlement se sont réunies en séance plénière à Rabat pour « évaluer » la résolution du Parlement européen (PE) qui s’est également inquiété des allégations de corruption pesant sur ce pays.

Les « décisions (des eurodéputés) ne vont pas nous intimider et nous n’allons pas changer notre trajectoire et nos approches », a déclaré Mohamed Ghiat, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), le principal parti de la majorité.

La résolution du PE est « une tentative désespérée d’influencer la justice marocaine indépendante » et une « violation de la souveraineté d’un pays partenaire », a renchéri Ahmed Touizi, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), autre formation de la coalition gouvernementale.

Se faisant l’écho de plusieurs parlementaires, M. Touizi a accusé la France –sans la citer– d’être à l’origine d’une campagne anti-marocaine à Bruxelles.

« Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l’on croyait ami et partenaire sûr mais l’odeur du gaz lui a fait perdre sa tête », a-t-il opiné, en référence au rapprochement entre Paris et Alger.

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Dans un texte adopté à une large majorité la semaine dernière à Strasbourg, le Parlement européen a enjoint les autorités marocaines à « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias » et à mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes ».

Les eurodéputés ont mis en lumière le cas d’Omar Radi, un journaliste indépendant de 36 ans critique envers le pouvoir, condamné à six ans de prison ferme pour « viol » et « espionnage », accusations qu’il nie.

Ils se sont également dits « profondément préoccupés » par « les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ».

Lundi, tous les groupes parlementaires se sont retrouvés pour dénoncer les « diktats étrangers » et « l’ingérence dans le système judiciaire indépendant » marocain.

Quelques voix, à gauche, se sont néanmoins élevées pour réclamer « la libération de tous les prisonniers politiques ».

En conclusion, le Parlement « a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale », sans plus de détails, a indiqué Rachid Talbi Alami, président de la chambre des représentants.

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