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Affaire russe : le gendre de Trump n’a pas transmis tous les documents au Sénat

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon des sénateurs américains, le gendre de Donald Trump n’aurait pas remis tous les documents aux enquêteurs concernant l’influence russe dans l’élection américaine.

Jared Kushner, le gendre et conseiller du président Donald Trump, a fait suivre des emails à un membre de la campagne électorale de Donald Trump en lien avec Wikileaks durant la campagne électorale de 2016. Le site fondé par Julian Assange avait publié des emails échangés par des hauts membres du Parti démocrate. Les services de renseignement américains ont déterminé que ces documents avaient été obtenus grâce au piratage de messageries électroniques par les services secrets russes.

Mais il semblerait que certains documents n’aient pas été transmis à la commission du Sénat. Le comité judiciaire mène effectivement une enquête sur l’influence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. Des enquêtes sont également menées par le procureur spécial Robert Mueller et les comités du renseignement de la Chambre et du Sénat. Jared Kushner avait été invité le 18 octobre à remettre une série de documents au comité judiciaire, ce qu’il a fait le 3 novembre. Mais a-t-il transmis tous les documents liés à l’enquête ?

Documents manquants

Les sénateurs Charles Grassley et Dianne Feinstein ont déclaré que la divulgation des dossiers par Jared Kushner « semble avoir été incomplète » et qu’il manque « des documents dont l’existence est connue mais qui n’ont pas été inclus ». Dans une lettre à son avocat, ils disent connaitre l’existence d’emails reçus et transférés par Kushner pendant la campagne qui semblent pertinents dans l’enquête sur la collusion présumée entre Moscou et l’équipe de Trump. « Vous n’avez pas non plus produit d’enregistrements téléphoniques dont nous présumons l’existence », en rapport avec des pistes de l’enquête, ont-ils déclaré à l’avocat.

Selon Grassley et Feinstein, Kushner refuserait de remettre certains documents qui « pourraient impliquer le privilège exécutif du président », permettant à Donald Trump de dissimuler certaines informations au Congrès.

Lowell a répondu que Jared Kushner avait été réactif aux demandes faites par les enquêteurs : « Nous avons fourni au Comité judiciaire tous les documents pertinents concernant les appels, contacts ou rencontres de M. Kushner avec les Russes pendant la campagne et la période de transition, conformément à la demande. (…) Nous avons également informé le comité que nous étions prêts à répondre à toute demande supplémentaire ».

Un personnage clé de l’enquête

Dans l’entourage de Donald Trump, Jared Kushner serait l’une des cibles prioritaires du procureur spécial en raison de ses contacts avec l’ambassadeur russe Kisliak, avec un banquier russe proche de Vladimir Poutine et surtout une avocate présumée liée au Kremlin, Natalia Veselnitskaya, qui avait proposé en juin 2016 des renseignements compromettants sur Hillary Clinton. La rencontre avec l’avocate n’a duré que « quelques minutes » et n’a rien donné, selon le clan Trump. L’avocate a nié être liée au Kremlin, qui a affirmé ne pas la connaître.

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