Le phénomène météorologique El Nino, généralement associé à une hausse des températures, a débuté jeudi.

Le phénomène météo El Nino a officiellement débuté : quelles conséquences pour la Belgique ?

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

Le phénomène cyclique El Nino, généralement associé à une hausse des températures, a débuté jeudi. Combiné aux effets du réchauffement climatique, il pourrait entraîner des records de chaleur pour 2024. En Belgique, ses conséquences devraient toutefois être limitées.

Cette fois, c’est officiel. Le phénomène météorologique El Nino a formellement débuté, a annoncé jeudi l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Son arrivée était redoutée depuis plusieurs mois par les météorologues. « Le développement d’El Niño conduira très probablement à un nouveau pic du réchauffement climatique et augmentera les chances de battre des records de temperature« , alertait début mai le chef de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.

Le phénomène, qui se produit environ tous les deux à sept ans, est caractérisé par une anomalie de surface des températures au niveau du Pacifique équatorial, rappelle Pascal Mormal, de l’Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM). « Cela entraîne généralement une hausse des températures à l’échelle globale, à l’inverse du phénomène La Nina, qui a plutôt tendance à tempérer les chaleurs. »

Aucun effet imminent

El Nino s’était manifesté pour la dernière fois en 2018-2019, avant de céder sa place à un épisode particulièrement long de La Nina, durant presque trois ans. La dernière vague puissante d’El Nino remonte à plus de sept ans, entre 2015 et 2016. L’année 2016 avait d’ailleurs été marquée par des températures jamais égalées par le passé.

Outre une hausse des températures, El Nino peut également entraîner d’autres conséquences, telles que des périodes de sécheresse ou des précipitations plus abondantes dans certaines régions du globe. « On peut notamment s’attendre à des périodes plus sèches en Australie ou en Indonésie, précise Pascal Mormal. Par contre, les précipitations seront plus abondantes au niveau du Chili et du Pérou. La côte Est des Etats-Unis risque elle aussi d’être plus arrosée que la moyenne. »

Cela étant, il ne faut pas s’attendre à observer les conséquences d’El Nino de manière imminente. Le phénomène devrait plutôt se renforcer dans les mois à venir. « Ce n’est pas avant fin 2023 ou début 2024 que ses effets pourront se faire ressentir. L’été à venir n’en sera aucunement impacté », tranche le météorologue de l’IRM.

El Nino: et en Belgique ?

Si certains régions du monde seront sérieusement affectées par le phénomène, la Belgique devrait plutôt être épargnée. « Chez nous, ça n’impliquera pas nécessairement de grosses modifications au niveau des températures ou des précipitations, prédit le météorologue. Les effets d’El Nino sur l’Europe occidentale, et a fortiori la Belgique, sont généralement minimes. »

« A l’échelle du globe, l’année 2024 risque d’être une des années les plus chaudes jamais enregistrées ».

Une légère hausse des températures pourrait toutefois se faire ressentir, comme partout dans le monde. « Ce qui est un peu préoccupant, c’est que cette augmentation liée à El Nino se couple avec la hausse des températures liée au réchauffement climatique, met en garde Pascal Mormal, qui craint de nouveaux records de chaleur. « A l’échelle du globe, l’année 2024 risque d’être une des années les plus chaudes jamais enregistrées ». D’autant que, contrairement au dernier épisode en date, on semble cette fois se diriger vers un El Nino particulièrement puissant, alerte encore le météorologue.

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