Vos questions les plus courantes

Pourquoi ne pas tondre une parcelle de mon jardin ?

Cela permet à des plantes qui habituellement n’en n’ont pas l’occasion de fleurir et donc d’offrir plus de nourriture (nectar et pollen) aux abeilles et autres pollinisateurs. De plus, d’après certaines études, le fait de laisser pousser la pelouse pendant un mois, en mai, fournirait assez de ressources pour dix fois plus de pollinisateurs!

Laisser pousser l’herbe n’est pas seulement bénéfique pour les pollinisateurs mais aussi pour de nombreux auxiliaires (coccinelles, chrysopes, carabes, petits mammifères, etc.) qui vous aideront à protéger votre jardin des pucerons, chenilles ou limaces.

Enfin, une tondeuse au repos vous fait gagner du temps, de l’argent et ne consomme pas d’énergie.

Comment délimiter le périmètre que je souhaite laisser pousser ?

Délimitez le périmètre dans une zone que vous êtes certain de ne pas devoir tondre durant l’opération. Plus la surface sera grande, plus l’apport pour la biodiversité sera important. Tenez compte de votre usage quotidien de votre pelouse pour que ce soit acceptable pour vous. Selon que votre zone est située dans une partie ensoleillée ou ombragée, sèche ou humide de votre jardin, la flore que vous observerez sera différente… Ça fait partie de la biodiversité ! N’oubliez pas qu’au sein du périmètre de non tonte, vous délimiterez un carré d’un mètre carré dans lequel vous identifierez les espèces en fleurs.

Dois-je tout de même entretenir la parcelle que je laisse pousser ?

Non, c’est l’avantage de cette action. Pendant un mois vous n’aurez rien à faire! Par contre, à la fin de cette période, si vous fauchez directement au mois de juin, vous risquez de tuer bon nombre d’insectes et d’interrompre le cycle de vie des autres. Le mieux pour la faune est de faucher au mois d’octobre pour lui permettre de réaliser son cycle de vie au complet mais aussi pour permettre à toutes les fleurs de monter en grain, ce qui est bénéfique pour les oiseaux et les pollinisateurs en fin de saison.

Quelle que soit la période à laquelle vous fauchez, n’oubliez pas d’exporter les déchets verts pour éviter d’enrichir le sol et donc de diminuer la diversité de plantes.

Que puis-je espérer observer après un mois sans tonte ?

Tout dépend bien sûr des graines présentes dans votre sol et de celles qui y arriveront d’une manière ou d’une autre (animaux, vent…). Dans nos jardins, on pourrait y apercevoir des pâquerettes, des achillées millefeuilles, du plantain lancéolé, des véroniques, du trèfle rampant (blanc), des renoncules, du bugle rampant et bien d’autres. Des pollinisateurs qui ne visitent que certaines plantes profiteront de ce fleurissement comme l’anthidie à manchette qui apprécie beaucoup les légumineuses (trèfles, lotier …), l’anthophore à pattes plumeuses qui butine sur les lamiacées (lamiers, bugles …) ou encore la chélostome des renoncules qui ne visite que les renoncules.

Y a-t-il des bienfaits pour le reste de mon jardin ?

Oui! Par exemple, si vous avez un potager, en laissant pousser votre pelouse, vous allez laisser fleurir certaines plantes sauvages qui vont attirer des pollinisateurs qui polliniseront vos fruits et légumes.

Laisser pousser l’herbe n’est pas seulement bénéfique pour les pollinisateurs mais aussi pour de nombreux animaux dits « auxiliaires » (coccinelles, chrysopes, carabes, etc.) qui vous aideront à protéger votre jardin des pucerons, chenilles ou limaces.

Que faire si j’observe des espèces qui semblent nuisibles ou invasives ?

Si vous observez une plante invasive, n’essayez pas de vous en débarrasser tout de suite! Contactez d’abord le service environnement de votre commune ou consultez le site web de la biodiversité en Wallonie  . Vous aurez ainsi les informations nécessaires pour agir au mieux. En effet, dans certains cas, lutter ou mettre la plante au composte pourrait faire plus de mal que de bien.

De manière générale, si vous observez une espèce invasive (animal ou plante), n’hésitez pas à le signaler sur le site web de la biodiversité en Wallonie (observatoir). Cela permet de mieux contrôler l’état des populations.

Est-il bénéfique de laisser pousser la parcelle non tondue après le délai d’un mois ?

Des études scientifiques menées en Angleterre ont montré que tondre toutes les 4 semaines augmentait la floraison des plantes herbacées (pâquerettes, trèfles, etc.), et donc augmentait ainsi le nectar et le pollen disponibles pour les pollinisateurs.  Elles ont aussi montré que les zones non tondues pendant plus de 4 semaines offraient une plus grande diversité de fleurs, multipliant ainsi les sources de nectar pour les différents pollinisateurs et étendaient la disponibilité de la nourriture jusqu’en fin d’été. (source : site de No mow may)

Que puis-je faire d’autres pour favoriser la biodiversité dans le reste de mon jardin ?

Plantez es fleurs vivaces et mellifères comme les géraniums, la petite pervenche, la lavande, le romarin… N’utilisez pas de pesticides, créez des refuges naturels pour la faune (haies, bois morts, abris à hérisson,…) et diversifiez les habitats (mare, compost, haies, prairie fleurie…).
Permettez le passage de la petite faune comme les hérissons en laissant un passage à travers la clôture. Variez les hauteurs et les fréquences de tonte, etc. (plus d’infos : voir fiche “accueillir la faune au jardin”). Si vous avez des décorations lumineuses, éteignez-les pendant la nuit, lorsque vous n’en profitez plus. Cet éclairage peut perturber certaines espèces animales.

J’ai un robot tondeuse. Comment puis-je participer à l’action ?

Vous pouvez régler votre robot tondeuse pour qu’il ne tonde pas la totalité de votre pelouse. De plus, tondre son gazon trop court et trop souvent ne contribue pas à la sauvegarde de la biodiversité, favorise l’apparition de mousse et affaiblit votre gazon (plus sensible aux maladies et ravageurs), surtout en période de canicule.

Enfin, afin de ne pas perturber les hérissons et autres animaux actifs la nuit et à l’aube, vous pouvez programmer votre robot tondeuse afin qu’il ne tonde qu’en journée.

Qu’est-ce que l’indice nectar ?

Les insectes pollinisateurs sont essentiels pour assurer la reproduction des plantes. Les plantes à fleurs leur fournissent deux ressources alimentaires : le pollen et le nectar, un liquide sucré. Attirés par ces ressources ces insectes transportent le pollen de fleur en fleur et permettent ainsi la fécondation. Le nectar est une source d’énergie indispensable à bon nombre d’espèces d’abeilles, de bourdons et de papillons. Chaque plante à fleur produit du nectar en quantité et qualité variables. Des équipes de scientifiques ont mesuré la quantité de nectar produite par fleur et par jour pour des centaines d’espèces. Grâce à ces quantifications précises, on est aujourd’hui capable de calculer pour un espace végétalisé déterminé (1 m² de jardin, 4 m² d’une prairie, …) un indice nectar en fonction du nombre et du type de fleurs présentes. Cet indice donne une estimation de la quantité de nectar produite par unité de surface et par unité de temps et permet ainsi d’évaluer si l’espace considéré est capable de soutenir les populations de pollinisateurs et ainsi participer à la préservation de la biodiversité.