parler anglais comme une vache espagnole
Montage via Getty

Série (4/10) | Les mystères de l’expression « parler anglais comme une vache espagnole »

Stagiaire Le Vif

Les expressions et les métaphores animalières comme « parler anglais comme une vache espagnole » ont toujours existé dans la langue française. Leurs origines sont parfois troubles, mais elles ont souvent bien des choses à apprendre sur notre histoire.

Les expressions mettant en scène des animaux étoffent, depuis toujours, la langue française. D’abord car, depuis qu’il existe, l’humain vit au contact d’animaux. Ceux-ci lui ont donc servi de source d’inspiration pour illustrer ses propos, comme bien d’autres choses dans son entourage. Tantôt de manière évidente, tantôt de manière plus alambiquée, avec des expressions dont le cheminement a été long et valloné. « Parler anglais comme une vache espagnole » reste (presque) un mystère…

Signification : parler très mal l’anglais

Si beaucoup d’expressions imagées (ou expressions idiomatiques) ont des histoires longues et alambiquées qui rendent leurs origines difficile à déterminer avec certitude, c’est particulièrement le cas de « parler anglais comme une vache espagnole ». Les écrits les plus anciens dans lesquels elle apparaît sont ceux d’Oudin en 1640. Plusieurs hypothèses existent pour expliquer son origine, mais personne n’a encore pu trancher.

Tout d’abord, il y a ceux qui pensent que le mot « vache » est une altération. C’est-à-dire qu’au fil du temps, « vache » a remplacé un autre mot qui était utilisé dans une forme antérieure de cette expression. Par exemple, on avance souvent qu’elle avait été conçue à partir de « vasces », qui signifiait « Basque ». L’expression originelle serait donc « parler français comme un Basque espagnol » ou « parler français comme un Basque l’espagnol ». Une hypothèse réfutée par le lexicologue Alain Rey, avançant que la version du Basque existe, mais qu’elle serait postérieure à celle de la vache. On parle aussi du mot « basse » qui faisait allusion à une servante.

D’autres, comme le lexicologue Alain Rey, pensent qu’il a toujours été question de vaches, les pauvres véhiculant l’image d’animaux peu subtils et maladroits. Idem pour l’adjectif « espagnol » qui a longtemps porté une connotation négative dans la langue française. D’autres expressions que les plus âgés connaîtront peut-être en témoignent : « payer à l’espagnole », « une espagnolade »… 

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