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Viaduc Herman-Debroux : une première étape vers l’option démolition est franchie

C’était dans l’air depuis mercredi soir: le gouvernement bruxellois a validé jeudi la première étape d’un processus qui devrait mener d’ici quelques années à la démolition du viaduc Herrmann-Debroux, l’infrastructure autoroutière qui relie via l’E-411, Bruxelles, Namur et Luxembourg-Namur-Bruxelles, depuis 1973.

Concrètement, les ministres bruxellois ont donné leur feu vert, en première lecture, au projet de Plan d’Aménagement Directeur (PAD) Herrmann-Debroux. Celui-ci fixe les grandes orientations d’aménagement du territoire qu’adoptera, dans les années à venir, sous réserve des permis requis, l’entrée de ville sud-est de la Région de Bruxelles-Capitale. Cette zone est située majoritairement sur la commune d’Auderghem, à nouveau dirigée sous peu par Didier Gosuin (DéFI), qui avait entamé son parcours politique dans les années ’70 aux côtés des opposants à la construction du viaduc.

L’objectif du PAD Herrmann-Debroux est d’améliorer la qualité de vie dans les quartiers. Aux yeux du gouvernement régional, ceci passe avant tout par la modération du trafic sur l’E-411, conformément à sa volonté de réduire le trafic automobile à l’échelle de la Région et d’en atténuer les impacts négatifs sur la qualité de la vie et la sécurité.

Le projet de PAD mise sur un recalibrage de l’autoroute E-411 en en changeant le statut. Il s’agit de ne plus la considérer, uniquement comme routière, mais comme « paysagère et multimodale », de permettre de retisser des liens à l’échelle locale, et de libérer des espaces continus pour la végétation, les modes doux et les transports en commun. C’est dans cette optique que la démolition du viaduc Herrmann-Debroux est proposée dans le projet.

Toujours selon le gouvernement régional, une analyse détaillée de la mobilité réalisée sur et autour de cet axe permet de préfigurer les changements liés à la démolition du viaduc.

S’inscrivant dans les orientations du Plan Régional de Développement Durable (PRDD) et du Plan Good Move, ce premier document stratégique vise ainsi un vaste territoire de pas moins de 43,5 hectares autour de l’E-411 qui en constitue la colonne vertébrale, en entrée de ville. Ce territoire englobe la « Tour Smart », à l’entrée de Bruxelles, et cinq sites: le retail park situé à Demey; le site administratif occupé par la Commission européenne à Beaulieu; l’actuel Parking Delta; le « triangle » entouré des voies de chemin de fer derrière Delta et le CHIREC, et l’articulation Triomphe – entrée de ville.

Le report modal occupe une place centrale dans le projet. Il se fonde ainsi sur la prolongation, depuis Herrmann-Debroux jusqu’à la Forêt de Soignes (et son centre sportif), de la ligne de tram rapide numéro 8 qui emprunte actuellement le boulevard du Souverain. A terme, la ligne de tram sera scindée en deux parties: une ligne de rocade vers Roodebeek et une ligne radiale vers Louise, depuis le centre sportif situé à la lisière de la Forêt de Soignes.

A cet endroit, le projet de PAD prévoit un hub de mobilité permettant un report modal pour les automobilistes qui ne peuvent accéder à des alternatives en dehors de Bruxelles. C’est bien en amont du boulevard du Souverain. Actuellement le P+R Delta est situé en aval de celui-ci. Autre volet du projet de PAD: les deux rives de l’axe du métro qui affleure la surface entre les stations Beaulieu et Demey.

La rive nord est destinée à la création d’espaces publics de qualité, de promenades et de séjour. Les accès aux stations Beaulieu et Demey y sont valorisés. La rive sud accueillera quant à elle le nouveau boulevard urbain de la « voirie métropolitaine ». Selon le gouvernement, ce projet mettra évidemment du temps à se réaliser. L’enquête publique sur le projet sera organisée aux vers le mois d’octobre.

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