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Sylvie Lausberg a fait le test « Pensez en couleur »: « Douter, c’est sortir du figé et mettre en jeu »

Sylvie Lausberg a fait de la pratique du doute son métier. En tant qu’historienne et psychanalyste d’abord, comme écrivaine et directrice du département Etude & Stratégie au Centre d’action laïque ensuite.

En collaboration avec la VUB, Le Vif a développé un test en ligne qui permet de visualiser notre schéma de pensée, en forme et en couleur. Chaque semaine, une personnalité se prête à l’exercice. Vous avez également envie de faire le test? Faites-le ici.

L’ex-présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique est, dit-elle, une grande angoissée. En questionnement permanent, elle a mis vingt ans à écrire son dernier livre, Madame S (Slatkine & Cie, 2019), réédité récemment en format poche.

Historienne, psychanalyste, féministe… Avec autant de casquettes, êtes-vous souvent amenée à douter?

Oui, car chacun de ces domaines d’activité comporte sa part de doute. Au Centre d’action laïque, qui est basé sur le libre examen, nous essayons de sortir de notre cadre de pensée, pas forcément pour l’anéantir, mais au moins pour le remettre en question. Je dis souvent à mes collaborateurs et collaboratrices: « Ne pensez pas de votre point de vue. » Douter, c’est sortir du figé et mettre en jeu.

Vous est-il arrivé de douter de vous?

A mon arrivée au Centre d’action laïque, j’ai réalisé un documentaire sur les vingt ans de la loi sur l’avortement. En recueillant la parole de nombreux témoins et en analysant la loi, j’ai dû ôter mes oeillères. Remettre en débat cette loi Lallemand était presque impensable. Pourtant, s’il était possible de l’améliorer, il fallait le faire, notamment en sortant l’avortement du Code pénal. Il a fallu plusieurs années pour y arriver. J’ai ressenti à l’époque un doute à la fois professionnel, intellectuel, mais aussi lié au vécu des femmes. Il fallait que notre pays ouvre les yeux…

Et de vos engagements féministes?

Non. D’abord, parce que j’ai deux filles. Ensuite, parce que j’ai vu la vie de ma mère, de mes grands-mères, mais aussi celle de mes copines de classe qui, bien plus tard, m’ont raconté ce qu’elles avaient vécu dans leur couple. Etre élue présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique a, au contraire, renforcé mon engagement féministe. Et je ne compte pas m’arrêter là.

Sylvie Lausberg a fait le test

Les résultats de Sylvie Lausberg

  • Empathie 72,50%

Vous tenez compte de l’opinion de l’autre, sans toutefois vous perdre de vue. Vous savez qu’une histoire peut avoir plusieurs versions.

  • Ouverture d’esprit 68,75%

Vous vous entourez de personnes qui pensent autrement. Vous avez vos opinions – parfois tranchées – mais vous n’avez pas peur de les ajuster. Comme disait Bernard Shaw: « Ceux qui ne changent jamais d’avis ne changeront jamais rien. »

  • Curiosité 53,67%

La curiosité, vous l’avez. Elle fonctionne juste un peu au ralenti. A défaut de vous consacrer à la recherche empirique, vous faites plutôt appel à votre ami Google. Tant que vous avez des réponses…

  • Flexibilité 49,33%

Vous ne changez pas d’avis à tout vent. Vous pesez les opinions qui diffèrent des vôtres. Votre pensée est flexible, mais vos actions pas forcément.

Un article d’Emma Grégoire.

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