© Belga

Suédoise : « Un Premier ministre tenu en laisse »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Politologue à l’UCL-Mons, Pierre Vercauteren estime que Charles Michel a la carrure pour occuper le  » Seize « . Mais Il devra se méfier d’un contexte difficile au sein de la Suédoise.

Pierre Vercauteren, politologue à l’UCL-Mons, souligne combien la difficulté de la Suédoise (N-VA, CD&V, Open VLDet MR) à atterrir pourrait augurer d’un gouvernement fédéral au sein duquel « il faudra beaucoup de temps pour assurer la cohésion ».

Charles Michel n’a pas l’expérience pour être Premier ministre?

« C’est un faux procès qu’on lui fait. Il a déjà été ministre wallon, ministre fédéral de la Coopération. Je rappelle que Wilfried Martens n’avait, lui, aucune expérience ministérielle quand il est devenu Premier ministre. Par contre, ce qui me préoccupe davantage, c’est que le Premier ministre ne vient pas de la première formation politique de la majorité, il aura été désigné parce que la N-VA refuse le poste ou parce que le CD&V a fait un autre choix. Cela donne le sentiment d’un Premier ministre tenu en laisse. »

Le MR n’a pas la carrure pour aller seul au gouvernement ?

« Si le MR accepte, comme on peut s’y attendre, le poste de Premier ministre, cela signifie qu’il se retrouverait à la quatrième position pour le choix des portefeuilles ministériels. Il risquerait d’hériter des dossiers les plus explosifs comme les transports et le survol de Bruxelles. Il devra mobiliser toutes les personnalités les plus costaudes pour occuper les fonctions ministérielles, mais aussi les chefs de cabinet, les conseillers, les experts… La présence de Didier Reynders sera importante. Il fait quand même partie des personnalités de premier plan au sein du MR. »

La Suédoise ouvre une période d’instabilité?

« Le risque de crise politique est faible dans les deux premières années parce que le gouvernement doit montrer qu’il réussit. Mais il y a effectivement plusieurs éléments susceptible de générer de l’instabilité. Ce que l’on peut se demander, c’est dans quelle mesure le temps qui fut nécessaire pour que la nouvelle majorité se mette en place ne sera pas la métaphore dont ce gouvernement fonctionnera. Chaque fois, il faudra beaucoup de temps pour assurer la cohésion. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire