Ryanair
Le prix des billets d'avion en Belgique a augmenté de 27% entre 2013 et 2023 © Belga

Ryanair va fermer sa base de Zaventem pour l’hiver

Le Vif

Ryanair va fermer sa base de Zaventem pour la saison d’hiver et devrait la rouvrir à la fin du mois de mars.

Ryanair va fermer provisoirement, durant la saison aéronautique d’hiver, sa base de Zaventem, à Brussels Airport, où sont stationnés deux avions, a-t-il été annoncé mercredi aux syndicats lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. Quarante-quatre stewards et hôtesses et 17 pilotes sont notamment concernés par cette décision, ainsi que des ingénieurs et du personnel de soutien à l’aéroport de Zaventem. Au total, ce sont donc près de 80 personnes qui sont touchées.

 Aucun membre du personnel de cabine n’est belge. Le personnel sera reclassé dans une autre base, en fonction de ses préférences et/ou de sa nationalité, ou un système de navette sera mis en place entre Zaventem et Charleroi. La situation reste en effet inchangée à l’aéroport carolo (BSCA), où sont basés 15 avions pour l’hiver.

 La mesure entrera en vigueur le 29 octobre et les deux avions seront déployés dans d’autres aéroports moins chers, Brussels Airport étant devenu moins compétitif depuis quelques mois en raison des coûts plus élevés, selon la compagnie.

« Nous continuerons à nous développer dans d’autres aéroports européens qui comprennent que la baisse des tarifs aéroportuaires est nécessaire à la reprise du trafic aérien après la pandémie de coronavirus », met-elle en garde.

Départ provisoire

Selon Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE, ce départ provisoire est dû aux taxes mises en place par l’aéroport de Zaventem et par celles instaurées par le gouvernement fédéral en avril dernier sur les billets d’avions. Les difficiles négociations sociales en Belgique sur le sort du personnel de cabine et des pilotes n’a par contre rien à voir dans cette décision, a-t-il été dit aux syndicats.

Des arguments déjà évoqués plus tôt par Michael O’Leary en personne lors d’une visite de son siège à Dublin, à laquelle Le Vif était convié. Selon lui, « l’aéroport de Zaventem impose des frais de plus en plus élevés alors que son trafic aérien a diminué de 30%. C’est un non-sens ! » L’instauration, en avril dernier, d’une taxe d’embarquement pour les passagers (2, 4 ou 10 euros selon la destination), visant à dissuader les voyageurs d’opter pour des vols de (très) courte distance, pour des raisons environnementales avait aussi été cité.

Aucune garantie d’un retour fin mars

Michael O’Leary a prévenu qu’il n’y avait aucune garantie que les deux avions reviennent à la fin mars, lors de la saison d’été, si les tarifs de Brussels Airport ne sont pas revus à la baisse et que les contours de la taxe fédérale sur les billets ne sont pas revus.

Malgré ce départ, Ryanair continuera de desservir Brussels Airport durant l’hiver, à raison de douze routes au lieu de dix-neuf. Les fréquences seront cependant réduites.

Qu’un faible impact sur l’offre au Brussels Airport

La décision de Ryanair ne va pas bousculer l’offre de destinations au Brussels Airport, ont réagi mercredi les responsables de l’aéroport bruxellois. Actuellement, Ryanair représente 8% du trafic passager total à Brussels Airport. « Bien que les activités de Ryanair contribuent à l’offre globale de Brussels Airport, il existe d’autres compagnies aériennes qui desservent toutes ces destinations, à l’exception de Pise et Amman. Brussels Airport s’attend à ce que d’autres compagnies aériennes proposent leurs services sur ces destinations« , commente l’autorité aéroportuaire.

Directement visés par l’Irlandais à propos des taxes aéroportuaires, les responsables de Brussels Airport ont répliqué qu’ils avaient consulté les compagnies aériennes à ce sujet. « La proposition de tarifs 2023-2027 est actuellement analysée par le régulateur économique qui prendra une décision d’ici la fin de l’année. Cette proposition comprend une augmentation des tarifs pour tenir compte de la forte augmentation des prix de l’énergie et d’une inflation très élevée qui impacte fortement le coût des opérations aéroportuaires », se défend l’aéroport bruxellois.

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