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Rentrée d’Ecolo sur le dérèglement climatique, « une question de sécurité nationale »

Ecolo retrouvait ce week-end le domaine verdoyant de Massembre, aux confins de la province de Namur et de la France, pour une rentrée politique axée sur le dérèglement climatique. Le sujet est devenu à ses yeux « une question de sécurité nationale », après un été marqué par des inondations meurtrières et d’autres épisodes catastrophiques à travers la planète.

« En Belgique aussi, le dérèglement climatique a tué, 38 fois », a souligné la co-présidente Rajae Maouane. Voulant « faire toute la transparence » sur ces événements, son parti réclame une commission d’enquête au niveau fédéral également, et pas seulement au Parlement de Wallonie où elle a déjà été installée. Mme Maouane a appelé « nos générations à un devoir d’engagement » vis-à-vis des victimes des inondations, mais aussi à l’égard des jeunes et des plus précarisés, « qui sont les premières victimes du dérèglement climatique ».

« Les mesures de la transition doivent être justes. Les gens de la vraie vie ne demandent pas à s’offrir une journée de tourisme spatial, mais ils ont droit à la sécurité d’existence. Le combat contre le dérèglement climatique est surtout un combat de justice sociale », a lancé la Bruxelloise, devant plusieurs dizaines de militants. Cette précarité, elle la voit par exemple chez « celles et ceux qui sont contraints à une malbouffe qui détériore leur santé, celles et ceux qui sont contraints d’habiter des fonds de vallée, souvent sans être assurés, et qui ont subi de plein fouet les inondations ».

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Disant refuser le fatalisme et l’alarmisme face au dérèglement climatique, Rajae Maouane relève que le dernier rapport du GIEC (groupe d’experts de l’Onu sur le climat) « n’est pas entièrement sombre ». « Il montre qu’il y a un chemin, de l’espoir pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C comme le prévoit l’accord de Paris, si l’on agit vite et fort ».

Les Verts veulent que le gouvernement fédéral se présente cet automne à la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques (COP26) avec la liste des mesures qui permettront à la Belgique d’atteindre ses nouveaux objectifs. « Les solutions existent, a renchéri le co-président wallon, Jean-Marc Nollet. Mais si l’on écoute le président du MR, elles sont exclusivement technologiques, et si l’on écoute celui du PS, c’est l’État qui doit faire le job. Les technologies et l’État auront bien sûr un rôle à jouer, mais cela ne suffira pas, il ne faut pas déclasser le citoyen, mais décréter la mobilisation générale en s’appuyant aussi sur ces citoyens, les entreprises et les associations ».

À quelques kilomètres de la centrale nucléaire française de Chooz bien visible depuis Massembre, les co-présidents d’Ecolo n’ont pas évoqué le rendez-vous de novembre, quand les partis de la Vivaldi devront se prononcer sur la prolongation éventuelle de deux réacteurs (Doel 4 et Tihange 3), sur les sept qui sont légalement promis à extinction d’ici 2025.

Évoquant très brièvement les polémiques du moment, Jean-Marc Nollet a dénoncé la proposition du MR d’exclusion des chômeurs, mais s’est rapidement recentré sur l’action pour le climat, que le parti place tout en haut de l’agenda politique. Il a également jeté un oeil dans le rétroviseur d’une formation au pouvoir au fédéral et dans les entités fédérées. « Depuis notre première participation au pouvoir, quel chemin parcouru! Aujourd’hui, les acteurs traditionnels illustrent leur action par ce qui était déjà dans nos programmes à l’époque », a-t-il affirmé, prenant pour exemple la commission mixte citoyens-députés à Bruxelles. Reméandration, plantations de haies, pistes cyclables, stop au béton, sont d’autres mesures que les Verts voient leurs partenaires et rivaux faire leurs, selon M. Nollet.

Pour les mois à venir, le co-président d’Ecolo a mis en garde contre un retour du Mercosur (accord de libre-échange UE-Amérique latine), prédit un combat pour une fiscalité verte et plus juste, ainsi que pour l’avenir de la Belgique. Les ennemis d’Ecolo, a-t-il dit, seront répartis en trois blocs: l’extrême droite et les fascistes, les populistes adeptes du « y a qu’à » et les conservateurs.

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