Procès De Gelder – Le personnel de la crèche reste marqué et se sent coupable

(Belga) Différents membres du personnel de la crèche Fabeltjesland de Termonde et de De Rakkertjes, un établissement d’accueil extra-scolaire qui jouxte la crèche Fabeltjesland, sont venues livrer un témoignage empreint d’émotion, mercredi devant la cour d’assises de Flandre orientale. Ces personnes subissent encore aujourd’hui les conséquences de la tuerie.

Rita V., l’une des puéricultrices grièvement blessée par Kim De Gelder, a déclaré se sentir coupable de ne pas avoir pu en faire plus le jour des faits pour les autres enfants de la crèche. Elle a également expliqué ce qu’elle avait vécu le jour où Kim De Gelder a fait irruption dans la crèche. Elle a raconté que l’accusé lui avait demandé des renseignements dans le couloir de la crèche et qu’il l’a ensuite menacée avec son couteau. Elle a détaillé la manière avec laquelle le jeune homme l’avait conduite à la cuisine, où il a alors assassiné une autre puéricultrice. Rita V. a réussi à s’échapper et a ensuite essayé d’alerter d’autres gardiennes. Une autre puéricultrice, Hilde D., a expliqué avoir vu comment l’accusé avait poignardé différents enfants. Elle a aussi demandé à l’accusé de la regarder dans les yeux. Elle l’a fixé durant une dizaine de secondes. Kim De Gelder l’a alors lui aussi regardée, a ensuite détourné son regard, puis a finalement haussé les épaules, comme s’il ne savait pas quoi dire ou faire. « Vous ne devez pas vous sentir coupables. Il n’y a qu’une seule personne responsable de ce qui s’est passé », a assuré le président Defoort au personnel de la crèche, rappelant qu' »il n’y avait qu’un seul coupable ». Sabrina L., qui a appelé les services d’urgence le jour des faits, a expliqué que De Gelder était entré par la porte. « J’ai vu qu’il avait poignardé un enfant au niveau du cou ». Kim De Gelder a ensuite projeté une enfant contre une porte en la frappant du pied, explique la puéricultrice. « Il l’a frappée comme l’on tire dans un ballon », a-t-elle lancé. De Gelder ne semblait pas paniqué, a-t-elle poursuivi. « Il était très calme ». A l’image des puéricultrices de la crèche de Termonde, les éducatrices de De Rakkertjes, subissent encore aujourd’hui les conséquences de la tuerie. « Je prends tous les jours des anti-dépresseurs », a ainsi confié Karin B. Le matin des faits, Karin B. a été effrayée par les cris provenant de la crèche. « Les puéricultrices de la crèche criaient qu’un fou était en train de tuer les enfants. J’ai voulu empêcher cela, mais elles m’ont dit que je devais attendre pour rentrer. Lorsque nous avons entendu que l’homme (Kim De Gelder) était parti, j’ai pris des enfants dans mes bras. Nous avons pris soin d’eux, et les secours sont ensuite arrivés. » Veerle V., la coordinatrice de De Rakkertjes, a expliqué n’avoir jamais donné l’ordre de maintenir fermée la porte intermédiaire entre son établissement et la crèche. Jeudi, les responsables de la crèche Fabeltjesland et les familles des puéricultrices viendront notamment témoigner. Et vendredi ce sera au tour des proches des victimes. (JAV)

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