Jean Luc Crucke, depute regional wallon | Regional deputy of Wallonia 26/03/2023

Stavelot, communes MR, judo: où vont les subsides distribués par l’ex-ministre Jean-Luc Crucke ?

Nathan Scheirlinckx
Nathan Scheirlinckx Journaliste au Vif

En tant qu’ancien ministre wallon du Budget, des Aéroports et des Infrastructures sportives, Jean-Luc Crucke a distribué très peu de subsides, malgré un mandat de 2 ans et 4 mois. De quoi y voir un amour pour les sports moteurs et le football, ainsi qu’une préférence pour les communes MR.

Où vont les subsides octroyés par Jean-Luc Crucke (Les Engagés), qui a été ministre du Budget, des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives entre le 13 septembre 2019 et le 13 janvier 2022 (lorsqu’il était encore membre du Mouvement Réformateur) ?

Sur cette période, Jean-Luc Crucke a octroyé 18 subsides, pour un montant de 47 650 euros. Comment expliquer ce nombre très réduit de subsides ? « D’abord, nous précise le cabinet du successeur Adrien Dolimont, nous n’avons pas dans nos compétences l’ensemble du sport, seulement les infrastructures sportives. Ensuite, les subsides liés aux aéroports font partie des subsides obligatoires ». Ces derniers ne sont donc pas repris dans l’analyse ici présente, qui, pour rappel, se concentre sur les subsides facultatifs (1) accordés par les ministres.

Pour cette analyse, afin de pouvoir décrypter la répartition géographique des subsides, ceux-ci ont été divisés en deux catégories :

  • Ceux accordés à un bénéficiaire dont l’action n’a pas de barrière géographique (5 000 euros octroyés à l’Aile francophone de la Fédération royale belge de Tennis de Table, par exemple). Ces derniers représentent 16;7% des subsides octroyés pour un montant de13 000 euros.
  • Ceux qui bénéficient à un récipiendaire dont l’action se situe sur une commune particulière (500 euros au Club sportif de la Dyle pour le 1ER CHALLENGE DE LA DYLE INDOOR , par exemple). Ces derniers représentent 83;3% de la somme totale, soit 34 650 euros. Les explications ci-dessous ne portent que sur cette catégorie.

Stavelot, commune qui a reçu le plus de subsides de Crucke

Du point de vue géographique, le ministre a accordé 26,7% de ses subsides à la circonscription de Arlon-Marche-Bastogne-Neufchâteau-Virton. Cela représente un montant de 4 628 euros, soit 13,3% du montant total octroyé. Et en particulier à des bénéficiaires situés sur les communes de Bastogne (2 000 euros), Neufchateau (1 628 euros) et Hotton (1 000 euros). La commune qui reçoit le plus de subsides est Stavelot (5 900 euros). Par ailleurs, la proportion de subsides par habitant (toutes circonscriptions confondues) est la plus élevée dans les communes de Viroinval (0,88 euro/habitant), Stavelot (0,82 euro/habitant) et Pepinster (0,32 euro/habitant).

1 subside sur 5 vers son ancien parti, le MR

D’un point de vue politique, le ministre a accordé 22% de ses subsides à des récipiendaires basés dans des communes dont le/la bourgmestre est membre de son ancien parti, le MR. Cela représente un montant de 16.900 euros, soit 35% du montant total. Et en particulier à des bénéficiaires situés sur les communes de Verviers (1 653 euros), Waremme (1000 euros) et Herstal (969 euros).

Il n’a pas attribué de subvention à des associations liées à son parti, pas plus qu’à des organisations liées à d’autres partis.

Le football et les sports moteurs, subsides chouchous de Jean-Luc Crucke

L’ex ministre a surtout subsidié les sports moteurs (3 subsides pour un montant total de 13 900 euros) et le football (3 subsides pour un montant total de 3 628 euros).

Le subside surprenant: 5 000 euros pour le tennis de table

Un subside de 5 000 euros a été accordé à l’Aile francophone de la Fédération royale belge de Tennis de Table pour les « CHAMPIONNATS DE BELGIQUE A », qui ont eu lieu entre le 29-02-20 et le 01-03-20.

(1)  Par opposition aux nominatives et aux obligatoires, une subvention facultative est, juridiquement, une dépense qui n’est pas réglée par une loi (ou, ici, un décret) mais par un arrêté. Mais ces subventions ne sont pas distribuées par des ministres sans foi ni loi : elles sont encadrées par de nombreuses dispositions légales, qui limitent fortement la liberté du signataire. Il s’agit cependant incontestablement de la catégorie de subventions qui laisse le plus de marge à un mandataire politique pour orienter rapidement, et selon ses préférences, une partie des flux d’argent public sur lesquels il peut exercer un certain contrôle.

Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire