En conseil de parti, le président du MR a affirmé qu’il faudrait «toucher» aux allocations familiales dans le cadre de l’élaboration du budget wallon. © BELGA

Le MR veut raboter les allocations familiales en Wallonie: «On va être obligé d’y toucher»

Le Vif

La question des allocations familiales sera sur la table du gouvernement wallon lors de son conclave budgétaire. Une divergence existe entre le MR et Les Engagés.

La réunion très tendue de ce lundi au siège du MR (dont Le Vif a obtenu un enregistrement) ne s’est pas limitée à une bataille de chiffonniers. Quelques apartés, moins polémiques et plus politiques, ont révélé les intentions de Georges-Louis Bouchez. «Je veux bien qu’on m’explique tout ce qu’on veut, [prenons] les allocations familiales, par exemple. Figurez-vous qu’on va être obligé d’y toucher dans le budget wallon. Donc, j’essaie de préparer l’état d’esprit et de tester un peu les idées. [Sur] les allocations familiales par exemple, j’ai été très surpris des retours qui ont été faits.»

La déclaration de politique régionale wallonne, signée en 2024 par le MR et Les Engagés, annonce une «optimisation des allocations familiales», en conditionnant par exemple leur octroi pour la tranche des 18-25 ans. Georges-Louis Bouchez avait lui-même annoncé au printemps dernier vouloir limiter les allocations familiales à quatre enfants. Pour l’heure, c’est à peu près tout ce qu’on sait de ces intentions et le cabinet du ministre-président wallon, Adrien Dolimont (MR), n’a pas souhaité commenter.

Les Engagés et la Ligue des familles y sont opposés

En revanche, les défis sont connus. La réforme fiscale de l’Arizona devrait coûter 260 millions par an à la Wallonie, et la réforme du chômage plus de 500 millions à ses CPAS. Pour un gouvernement qui a promis de ne pas augmenter les impôts (et donc ses revenus), il ne reste qu’à tailler dans la «masse» des dépenses. La majorité wallonne a déjà choisi, expliquait La Libre cette semaine, de reporter l’indexation des allocations familiales de deux mois afin d’économiser 10,5 millions d’euros, malgré une demande contraire de la Ligue des familles. «De toutes parts, on entend que les allocations familiales sont un espace sur lequel on va pouvoir aller rechercher une partie de l’effort budgétaire, s’indigne Madeleine Guyot, directrice générale de la Ligue des familles. C’est inacceptable. Il n’y a pas d’économies sans un impact sur les parents. Imaginer que limiter ou retarder l’indexation de l’allocation familiale, c’est vraiment très mal connaître la situation des familles dont notre baromètre indique que la rentrée scolaire met en difficulté deux tiers d’entre elles.» Et d’ajouter que cette intention ne figurait dans aucun des programmes politiques des partis au pouvoir en Wallonie.

La Ligue des familles n’est pas le seul obstacle à ce rabotage. «Les Engagés et le ministre en charge des allocations (NDLR: Yves Coppieters) n’ont aucunement l’intention de remettre en cause les allocations familiales, a répondu la porte-parole du vice-président wallon, François Desquesnes. Celles-ci constituent un droit fondamental pour les familles. C’est un socle essentiel de la politique de soutien aux familles, notamment pour lutter contre la pauvreté infantile.» Le conclave budgétaire prévu le 29 septembre s’annonce électrique.

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