Le président du MR et sa compagne ont conduit une voiture du parti pourvue, un temps, d’une vignette handicapé qui s’est révélée invalide, après que le véhicule en question a collectionné les PV de stationnement à Mons. Georges-Louis Bouchez avait mis en cause son chauffeur, tout en assurant «connaître» sa situation familiale, censée justifier l’usage de cette carte. Après vérifications par le parti, le chauffeur a été licencié.
«Après vérifications et entretiens complémentaires, le Président du MR a décidé de licencier son chauffeur. En raison de la préservation de la vie privée de celui ci, aucun autre commentaire ne sera fait. Le MR rappelle son attachement aux respects des règles et à la rigueur de gestion.»
C’est par ces mots que le parti libéral a annoncé l’éviction du chauffeur de Georges-Louis Bouchez. Le chauffeur aurait ainsi utilisé une carte handicapé (PMR) invalide, après qu’un véhicule du parti, conduit par ce dernier mais aussi par Georges-Louis Bouchez et par sa compagne Lucie Demaret, avait collectionné les PV de stationnement dans la rue où habite la famille, à Mons, ainsi que l’a révélé Le Vif.
Confronté aux résultats de l’enquête du Vif, Georges-Louis Bouchez avait mis en cause son chauffeur quant à l’utilisation de cette carte, expliquant sa présence par la situation du père du chauffeur, handicapé et décédé depuis. Ainsi la voiture — pourvue de la carte — aurait servi à véhiculer cette personne, avait-il déclaré, une situation familiale que Georges-Louis Bouchez avait pourtant dit connaître, se refusant toutefois à préciser la nature du handicap ou la date du décès du père de son chauffeur.
Concernant sa propre utilisation du véhicule, ou l’utilisation par sa compagne, le président du MR avait expliqué avoir conduit la voiture de Bruxelles à Mons (ou l’inverse), pour «rendre service» au chauffeur. Mais, depuis lors, des images d’un reportage de RTL tourné au moment de la campagne pour les élections l’an passé ont circulé sur les réseaux sociaux. Elles le montrent, lui et Lucie Demaret, en train de charger le cosy de leur fils en sortant d’une crèche bruxelloise, dans la voiture incriminée, accréditant le soupçon d’un usage personnel de cette voiture.
L’affaire a fait grand bruit après que la RTBF a évoqué ces faits, suscitant le courroux du libéral alors que l’article comportait des imprécisions — Georges-Louis Bouchez assurant, contrairement à ce que disait une première version de l’article, qu’il ne s’agit pas de sa propre voiture mais bien de celle du chauffeur…
Au passage, le président du MR avait menacé physiquement l’auteur de l’article de la RTBF, un appel dont la teneur a d’abord été éventée par le quotidien l’Avenir, avant qu’un enregistrement ne fuite, là aussi via les réseaux sociaux, suscitant un profond malaise au sein même de son propre parti. Précédemment, Georges-Louis Bouchez avait tenté de censurer la reprise des informations contenues dans l’article du Vif par l’entremise de mails envoyés par son avocat. Ces tentatives de censure et la pression exercée sur la RTBF ont valu au libéral une vive réaction des associations de journalistes et deux citations au Conseil de l’Europe.