Gabriel Attal
Gabriel Attal était à Charleroi ce jeudi 1er Mai, à l’occasion de la Fête du travail organisée par le MR. © BELGA

Gabriel Attal, ex-Premier ministre français: «Georges-Louis et moi avons des sensibilités différentes, mais nous rejoignons sur l’essentiel»

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

 

Gabriel Attal, l’ancien Premier ministre français et actuel chef de file du parti Renaissance d’Emmanuel Macron, était invité au 1er Mai du MR, à Charleroi. Le travail, ça lui parle à lui aussi. Sur ce point, il s’entend volontiers avec Georges-Louis Bouchez. Le Vif lui a posé trois questions.

Gabriel Attal n’a que 36 ans, mais déjà un parcours politique consistant. Invité d’honneur au 1er mai du MR, organisé cette année à Charleroi, il fut secrétaire d’Etat à partir de 2018, puis ministre en 2022 et bien entendu Premier ministre, de janvier à septembre 2024. Il a fait les frais, en quelque sorte, de la convocation d’élections anticipées par son président, Emmanuel Macron, l’été dernier. Il est par ailleurs un très probable candidat à la future élection présidentielle.

Membre du même groupe politique, Renew Europe, au sein du Parlement européen, le désormais secrétaire général de Renaissance était donc invité à la Fête du travail organisée par le MR à Charleroi. Le Français y a pris la parole, pour défendre la valeur du travail, certes, mais aussi et surtout exprimer un plaidoyer pour l’Europe et la défense de la démocratie.

Après qu’il a été chaudement applaudi par les militants libéraux, qui étaient environ 2.000 à s’amasser au Grand Palais de Charleroi, Le Vif l’a alpagué pour lui poser trois questions.

Gabriel Attal, historiquement, en France comme en Belgique, la Fête du travail est un moment important pour la gauche, tant politique que syndicale. Vous qui prônez un dépassement des clivages politiques, considérez-vous aussi que cette valeur peut être célébrée par tous les partis?

Bien sûr. Effectivement, je crois au dépassement. En politique, on peut rassembler des femmes et des hommes de gauche et de droite. Les enjeux sont vraiment importants, qu’il s’agisse de la guerre en Europe, de l’évolution du contexte international ou du dérèglement climatique. Le travail, en l’occurrence, n’est pas une valeur de droite ou de gauche. Le travail, c’est une valeur essentielle pour notre société. Il n’y a pas de société sans travail, parce qu’il n’y aurait alors pas de financement des services publics, pas de financement de nos modèles sociaux, etc. Pour les individus eux-mêmes, il n’y a pas de capacité à se sentir dans un collectif s’il n’y a pas de travail. Le travail est une valeur universelle que je défends, évidemment.

Le MR et vous évoluez dans des environnements politiques différents. Vous aurez remarqué que dans le discours de Georges-Louis Bouchez, la gauche était ciblée. Le MR l’a d’ailleurs dépassée électoralement. Quant à vous, c’est en grande partie sur votre droite que se situent vos concurrents. Le libéralisme est-il la bonne réponse, dans un cas comme dans l’autre, peu importent les adversaires?

Je crois que la valeur de la liberté est cardinale dans nos sociétés. En France, notre devise républicaine est «Liberté, Egalité, Fraternité». Mais les révolutionnaires et la République ont choisi de placer la liberté en premier. C’est précisément parce qu’on doit y attacher une importance toute particulière. Sans liberté, il n’y a pas d’égalité et pas de fraternité possibles. J’y vois une nouvelle ligne de fracture dans la politique, aujourd’hui. Certains considèrent que l’objectif absolu est une forme d’égalitarisme tempéré par la liberté. Je crois au contraire que la liberté est l’objectif, qui doit évidemment être tempéré par une recherche de l’égalité. Voilà la nouvelle ligne de fracture.

Vous sentez-vous en phase avec Georges-Louis Bouchez, sur tous ces points?

Je crois qu’on se rejoint sur ce que je viens d’évoquer, par exemple. Evidemment, nous pouvons avoir des sensibilités différentes sur certains sujets. L’important, c’est de se retrouver sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est aussi une série de valeurs comme l’Europe, la démocratie et l’attachement au travail, au mérite, à l’effort. C’est ce que fait vivre le MR en Belgique et que je m’efforce de faire vivre en France, avec Renaissance.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire