David Leisterh pourrait redevenir formateur, si le PS et l’Open VLD acceptent l’offre de sortie de crise proposée par Yvan Verougstraete. Le Boitsfortois bénéficie de la confiance des interlocuteurs, son président de parti un peu moins.
A l’issue du travail de facilitateur réalisé ces deux dernières semaines par le président des Engagés, Yvan Verougstraete, David Leisterh devrait retrouver le costume de formateur afin d’aboutir à un gouvernement bruxellois (pour lequel plus personne n’ose vraiment fixer de date butoir). Son parti a accepté le deal du président des Engagés, à savoir le legs d’un secrétaire d’Etat au CD&V, alors qu’il est demandé au PS de confier son secrétariat d’Etat à une personnalité de la société civile. Le PS analyse la proposition. «Moi, si on me demande d’être là dans l’heure, je viens», s’empresse David Leisterh, prêt à en découdre dans ce nouveau round de négociations. Celui-ci devrait commencer ce mardi, si tout va bien.
L’optimisme n’a pourtant pas toujours été autant de mise chez le maïeur de Watermael-Boitsfort qui, depuis le 9 juin 2024, rêve d’endosser le costume de Ministre-Président bruxellois. Ni à gauche, ni à droite, on n’imagine quelqu’un d’autre à sa place à l’issue des négociations. Une question de tradition, mais aussi de gestion des équilibres et des dossiers sensibles. «En juin et juillet, soit un an après les élections, j’avais l’impression qu’on avait fait le tour des solutions et qu’on tournait en rond», confie tout de même l’intéressé. Alors, pourquoi cela fonctionnerait-il désormais?
Une formation menée par David Leisterh et uniquement David Leisterh
D’autant que la situation n’a pourtant pas radicalement changé depuis mars dernier et le rapport d’Elke van Den Brandt (Groen) et Christophe De Beukelaer (Les Engagés). A l’époque déjà, les deux informateurs avaient conseillé une voie à sept partis (PS, MR, Engagés, Groen, Vooruit, Open VLD, CD&V) sans la N-VA. L’épisode avait échoué suite au refus de l’Open VLD de «monter» sans la N-VA. «Ce qui peut changer la donne, c’est que cette fois, le MR soutient le plan, avance l’une des charnières de ces négociations. Si l’on fait tomber le domino MR, celui de l’Open VLD suivra.» Une vision trop optimiste, étant donné que Frédéric De Gucht (le chef de file bruxellois des libéraux flamands) a souvent bloqué les négociations? Cependant, le MR soutient réellement la conclusion d’Yvan Verougstraete puisqu’il en est même, partiellement, l’architecte. Dans les dernières heures du week-end, Georges-Louis Bouchez aurait activement participé aux discussions qui ont mené à la situation actuelle.
Mais cela pourrait aussi tout faire capoter. «La seule raison qui pourrait faire que ça marche, c’est que David Leisterh se détache de Georges-Louis Bouchez, pointe le socialiste bruxellois Ridouane Chahid. Son président de parti n’a fait que lui savonner la planche depuis le début, parce qu’ils n’ont pas les mêmes objectifs.» Au PS, comme ailleurs, on affirme avoir confiance en David Leisterh et en sa qualité à devenir Ministre-Président. «Mais les objectifs de Georges-Louis Bouchez sont de conserver de bonnes relations avec la N-VA, son partenaire au fédéral. David Leisterh, lui, doit être celui qui portera le bilan de son équipe à l’issue de la législature. S’il avait les qualités de Jacques Simonet (NDLR: ancien ténor libéral bruxellois), il serait déjà Ministre-Président.» Le Boitsfortois dit avoir déjà entendu ces critiques, «mais je n’écoute pas cette radio, ils essaient de me décrédibiliser avant que je n’endosse le job».
«Si David Leisterh revient nous voir avec la Déclaration de Politique Régionale du MR comme note de base pour les négociations, ce n’est pas la peine.»
Tout cela reste préparatoire pour l’instant. Et l’inexorable question du «fond» politique est encore à creuser, car Yvan Verougstraete n’est pas venu avec une nouvelle note, ce lundi, une semaine après en avoir établi une première. «Si David Leisterh revient nous voir avec la Déclaration de Politique Régionale du MR comme note de base pour les négociations, ce n’est pas la peine», prévient un autre socialiste.
