SDJ Georges-Louis Bouchez
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Coup de pression de Georges-Louis Bouchez: «Ce n’est pas la première fois», dénonce la SDJ de la RTBF

Après la diffusion de l’extrait d’un appel passé par Georges-Louis Bouchez à la RTBF, la société des journalistes (SDJ) de la chaîne publique dénonce un comportement répété et une «dérive particulièrement dangereuse à l’encontre de la liberté de la presse».

« Ce n’est pas la première fois que Georges-Louis Bouchez interpelle directement des journalistes pour se plaindre, leur mettre directement la pression et leur demander de modifier un article », a alerté, lundi, la société des journalistes (SDJ) de la RTBF, qui parle d’une « dérive particulièrement dangereuse à l’encontre de la liberté de la presse« .

L’affaire occupe l’espace médiatique depuis plusieurs jours maintenant. Il y a d’abord eu une publication du Vif, suivie d’un article sur le site de la RTBF mettant en cause le président du MR. Cet article du média public contenait initialement plusieurs erreurs factuelles. L’histoire a ensuite pris une tournure singulière lorsqu’un extrait sonore d’une conversation au cours de laquelle Georges-Louis Bouchez s’emporte contre une journaliste du service public a fait le tour de la toile. On y entend notamment le président du MR inviter la journaliste à lui « envoyer » l’auteur de l’article publié sur le site web. « Je te jure qu’il va être super bien reçu. Et lui risque peut-être d’avoir besoin d’une carte après. Ça, je peux te le dire ».

Alors que l’article en question parle d’une carte destinée aux personnes à mobilité réduite, la SDJ y voit une menace sur l’intégrité physique d’un de ses journalistes.

« Intimider un journaliste et menacer de se faire justice soi-même est une agression d’une rare violence ainsi qu’un délit susceptible de poursuites judiciaires », pointe la SDJ dans un communiqué publié lundi. « Si l’intéressé estime qu’il y a une erreur dans le traitement d’une information qui le concerne, il est en droit de contacter la direction de l’information de la RTBF pour demander un rectificatif. À défaut de réponse qu’il estime satisfaisante, il peut aussi, comme tout citoyen, saisir les organes déontologiques compétents, » souligne-t-elle.

Vague de harcèlement

Plus largement, l’association s’inquiète d’une « dérive particulièrement dangereuse à l’encontre de la liberté de la presse dans une démocratie », d’autant plus que « ce n’est pas la première fois que Georges-Louis Bouchez » agit de la sorte. « Ces comportements répétés sont inacceptables. (…) Nous ne pouvons rester indifférents », a déclaré Fabrice Gérard, le président de la SDJ.

Cette dernière va à présent prendre le temps de la réflexion sur la suite à donner à cette menace physique proférée à l’égard de l’un de ses membres, indique-t-elle.

La SDJ exprime par ailleurs sa solidarité envers « notre collègue (qui) fait l’objet d’une campagne de harcèlement particulièrement violente sur les réseaux sociaux de la part de certains comptes anonymes », depuis la publication de l’échange. « Malgré ces tentatives de déstabilisation, les journalistes de la RTBF ne cèderont à aucune pression extérieure et continueront à faire leur travail avec rigueur, transparence et indépendance », conclut-elle.

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