Le Conseil des ministres restreint a décidé de poursuivre les négociations sur le budget, qui prévoit des économies supplémentaires à 10 milliards d’euros. Le gouvernement se donne jusqu’au 6 novembre pour le présenter à la Chambre.
Réuni vendredi soir après des entrevues bilatérales organisées dans la journée, le kern s’est achevé sans budget. Trouver un accord aurait tenu du miracle, mais là n’était pas tout à fait le but du Conseil des ministres restreint, qui devait déterminer la marche à suivre, et surtout: s’il existait «toujours une volonté suffisante de parvenir à un accord sur un budget pluriannuel jusqu’en 2029».
Même si les plus pessimistes disaient que non et entrevoyaient déjà une démission du Premier ministre dans la soirée, celui-ci leur a donné tort. Au sortir de ce kern tardif, le cabinet de Bart De Wever a fait savoir que les vice-Premiers ministres avaient «donné leur accord pour poursuivre le travail et les négociations en profondeur, dans le but de pouvoir présenter un accord au plus tard le 6 novembre à la Chambre». Soit la date de la première séance plénière de la Chambre après les congés d’automne. Soit, aussi, avec un mois de retard sur le calendrier politique belge, l’accord étant habituellement attendu avant le deuxième mardi d’octobre.
Si d’ici au 6 novembre, l’Arizona ne parvient pas à s’accorder sur l’effort de dix milliards d’euros, le Premier ministre a d’ores et déjà annoncé qu’il en fera rapport au roi. Autrement dit, Bart De Wever pourrait lui présenter sa démission, signifiant la chute de son gouvernement. Une hypothèse que n’exclut pas Maxime Prévot. Interrogé jeudi, au lendemain d’un nouvel échec des négociations, le ministre des Affaires étrangères évoquait une situation «tendue».
Des ambitions inchangées
S’il a été question, ces derniers jours, de réduire à six milliards d’euros les efforts supplémentaires -voire de 20 milliards, si l’on retient les propos tenus par Georges-Louis Bouchez dans la presse-, le Premier ministre a insisté sur le fait que «le niveau d’ambition fixé précédemment demeure inchangé, à savoir la norme européenne de dépenses comme socle minimum». De dix milliards, il était question; de dix milliards, il s’agira. Parmi les propositions sur la table: l’augmentation de la TVA et l’ajustement du mécanisme d’index. Des mesures auxquelles s’opposent le MR et Vooruit.
Si Bart De Wever parvient à trouver ce montant supplémentaire d’ici à la fin de la législature (2029), cela représentera un effort de 1,5% du PIB, réduisant le déficit à 4% du PIB en 2029. D’éventuels effets retour pourraient encore réduire ce déficit, rapprochant le budget fédéral de la trajectoire initialement soumise à l’Union européenne dans le cadre de la procédure en déficit excessif. L’objectif reste d’atteindre 3% en 2030.
Des divergences profondes
Maxime Prévot estimait, vendredi soir, que «chacun est conscient de l’importance du moment et de la nécessité de faire des choix responsables pour éviter le rapide et inévitable naufrage budgétaire du pays si rien d’audacieux n’était décidé». Le ministre Engagé confirme que le kern travaillera «ardemment […] pour trouver un accord sur la trajectoire jusqu’en 2029 et sur les réformes socio-économiques qui sont actuellement sur la table (pensions, marché du travail, fiscalité, santé…).» Et M. Prévot d’ajouter: «Il faudra des accords équilibrés qui soutiennent la compétitivité, veillent à la cohésion sociale et à la juste contribution de chacun.» La tâche qui ne sera pas simple, tant les divergences entre les partis autour de la table sont profondes.
Le Conseil des ministres restreint ne devrait pas se réunir du week-end.