Qui prêtera serment comme Premier ou Première ministre? Quelle coalition formera le gouvernement fédéral? Les élections n’ont pas encore eu lieu, mais on pressent déjà le casse-tête. © BELGA

12 partis, 55 possibilités: «jouez» au formateur et composez votre propre coalition gouvernementale (outil interactif)

Benjamin Hermann Journaliste au Vif
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

Trouver une coalition au fédéral, majoritaire et viable politiquement, risque bien devenir un fameux casse-tête dans les mois à venir. Essayez par vous-même de constituer une coalition au moyen de notre module interactif. Vous verrez, c’est loin d’être simple.

On les qualifiera sans doute de nuls, inaptes à former des des accords, dépourvus du sens de l’Etat. Mais les présidents de parti, et avec eux l’ensemble de la classe politique, sont tenus d’accomplir une mission plus compliquée qu’elle ne l’était autrefois. Constituer une coalition au fédéral s’apparente à une gageure, ne serait-ce qu’en tenant compte de l’arithmétique électorale.

Cela s’explique notamment par un phénomène d’émiettement des voix. Lors des élections de 2019, pour la première fois, les partis issus des trois familles politiques traditionnelles (socialiste, libérale, chrétienne) obtenaient ensemble 44,9% des voix à la Chambre, soit moins de la moitié.

A cela s’ajoutent une série d’exclusives et l’application d’un cordon sanitaire, qui font qu’un gouvernement fédéral incluant le Vlaams Belang ou le PTB-PVDA est inconcevable. DéFI ne gouvernera pas avec la N-VA, en 2019 Ecolo le refusait également. Puis on imagine très mal certains partis s’engager sans leur parti «frère», c’est typiquement le cas d’Ecolo et de Groen.

Avant même de parler d’enseignements des résultats électoraux, de convergences politiques, de projets d’accord ou de relations interpersonnelles, il faut donc composer avec les maths. C’est une étape indispensable, du moins si on souhaite que la coalition au pouvoir dispose d’une majorité de sièges à la Chambre (au moins 76 sur 150), ce qui est recommandé mais pas forcément indispensable.

Nul ne peut prédire les résultats des élections fédérales du 9 juin, naturellement. A ce stade, les seules projections envisageables reposent sur des sondages, qui requièrent des précautions et comportent leurs marges d’erreur.

Le Vif s’est attelé à effectuer de savants calculs pour déterminer, en tenant compte des résultats de son sondage électoral, réalisé par l’institut Kantar en février, quelles seraient les coalitions imaginables. Il s’agit donc d’un exercice mathématique, dont le but est de mesurer la difficulté de la tâche, mais dont les données sont nécessairement hypothétiques. D’autres sondages ont été publiés entretemps, livrant des résultats différents. L’exercice, qui s’inscrit dans une approche quantitative uniquement, sera réitéré au lendemain des élections, lorsque la distribution réelle des sièges sera connue.

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A nos calculatrices. Douze partis occupent aujourd’hui l’hémicycle de la Chambre. En partant du principe que ce seront les mêmes qui seront élus en juin, dans leurs proportions respectives, nous avons imaginé l’ensemble des combinaisons de quatre à dix partis envisageables: on en dénombre 3.784 au total. Mais, en soustrayant celles qui n’obtiennent pas la majorité de 76 sièges, il n’en reste plus que 2.007.

Un écrémage un peu radical s’opère ensuite: on retire les coalitions avec le Vlaams Belang et le PTB-PVDA, ainsi que celles entre DéFI et la N-VA. On ne dénombre alors plus que 55 coalitions possibles, dont certaines semblent très peu probables, politiquement fragiles ou majoritaires de justesse. Par exemple, en retirant les coalitions alliant Ecolo et la N-VA, il n’en reste plus que 22, ce qui suppose certaines formules dans lesquelles Groen gouvernerait sans son parti frère, ce qui est loin d’être évident.

Quelle sera la bonne coalition?

En considérant cette distribution de sièges encore hypothétique, les coalitions majoritaires tenant la route se comptent sur les doigts de la main. Elles nécessitent l’implication de six ou sept partis, au minimum, ce qui signifie qu’a priori, on ne pourra pas se passer de grand monde. On n’aura probablement pas le luxe non plus de former des gouvernements de centre-droit sans partis de centre-gauche pour faire l’appoint, et vice-versa.

Avant même que les partis ne commencent à parler de fond, ces projections annoncent la couleur. Il sera plus que jamais ardu de former un gouvernement majoritaire, si telle est l’option choisie… et si les tendance sondagières se confirment dans les urnes.

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