Zones de police: « Soit la ministre est mal conseillée, soit elle manque de crédibilité »
Le projet de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden visant à réduire le nombre de zones de police d’ici 2030 ne passe pas auprès des syndicats qui évoquent, entre autres, mercredi auprès de l’agence Belga « un manque de crédibilité ».
La Belgique compte en tout 184 zones de police (106 en Flandre, 72 en Wallonie et 6 à Bruxelles). Dans un entretien publié mercredi par le journal néerlandophone Knack, la ministre a expliqué vouloir faire baisser ce nombre à 40 pour 2030. Une quantité plus petite de zones, mais avec plus de policiers. Pour la CGSP, il s’agit d’une déconnexion avec la réalité.
« Soit la ministre est mal conseillée, soit elle manque de crédibilité par rapport à la réalité du terrain. Ce qui se passe en Flandre n’est pas le même que ce qui se passe en Wallonie ou à Bruxelles. Par exemple, avoir une seule zone de police composée de 500 personnes pour s’occuper de l’ensemble de la province du Luxembourg, ce n’est pas possible », réagit le délégué permanent CGSP Eddy Quaino tout en ajoutant que « si elle connaissait la réalité du terrain, elle verrait que ce genre de proposition n’est pas réaliste ».
Du côté du SLFP Police, Vincent Gilles, son président, aborde un aspect primordial selon lui dans la réalisation de ce projet: un chef d’orchestre pour piloter la police intégrée (collaboration entre la police locale et la police fédérale). « Faire des zones de police plus grandes ne résoudra pas la collaboration supra zonale, internationale ou avec la police fédérale. Il faut d’abord trouver une unité de commandement qui va répartir toutes les tâches avant de parler de la modification des zones. C’est ce qu’il manque à la police intégrée. Un patron qui commande. Augmenter oui, mais ne faire que ça ne suffit pas », assure-t-il.
M. Gilles souligne également que réunir une police intégrée en plusieurs grosses zones « sans cet élément fondateur » ne fera que déplacer le problème. Il conclut en affirmant que cette démarche est « primordiale, car on refait les mêmes erreurs que lors de la réforme de 1998. »