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Militaires dans les rues : CD&V et N-VA jouent l’apaisement

Le CD&V et la N-VA jouaient l’apaisement lundi matin, après plusieurs jours de polémique autour de la présence de militaires dans les rues.

La fuite d’un courriel, à l’origine des tensions, « est malheureuse, mais c’est surtout dommage que ce genre de faits divers obscurcissent les bonnes nouvelles de la concertation sociale », a commenté le député CD&V Raf Terwingen à son arrivée à une réunion du bureau du parti lundi matin.

Globalement, s’ils restaient réticents à la présence de militaires dans les rues, les chrétiens-démocrates flamands insistaient sur leur volonté de mettre la polémique derrière eux et de poursuivre l’exécution de l’accord de gouvernement. « Un petit incident ne doit pas influencer l’atmosphère au sein du gouvernement », a ainsi souligné Brigitte Grouwels. A la N-VA également, le ton était plus modéré.

Le président du parti, Bart De Wever, a fait part, à l’issue du bureau du parti, de sa volonté d’avoir des contacts discrets avec les partenaires de la majorité pour éclaircir la situation « en sorte que chacun se sente bien dans le gouvernement ». Dès dimanche, le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), avait évoqué une « tempête dans un verre d’eau », après les révélations mettant en cause son cabinet.

Dans ce courriel, révélé samedi dans le Laatste Nieuws, la section anversoise du CD&V appelait les militants à mettre en cause le maintien de militaires dans les rues de la métropole. Elle précisait que le cabinet de M. Peeters serait « briefé » des noms des participants à cette action et qu’il « tuyauterait » la presse.

L’opposition Ecolo-Groen a réclamé un débat d’actualité à la Chambre. « Le gouvernement fédéral est clairement divisé sur la présence de militaires dans les rues. La sécurité est un sujet trop sensible et important pour que règne la division. Il est donc logique que la Chambre se réunisse rapidement et débatte sur le sujet. Les partis de la majorité, et le CD&V en particulier, doivent s’exprimer clairement. Pas seulement dans les médias, mais également dans le parlement », ont souligné les député Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo.

Le Premier ministre appelle ses partenaires à la sérénité

Le Premier ministre Charles Michel a appelé lundi ses partenaires de coalition à la « sérénité » après les tensions nées durant le week-end entre partis flamands – et en particulier le CD&V et la N-VA – sur la présence de militaires dans les rues de plusieurs grandes villes pour renforcer la sécurité.

« Je n’ai qu’une conviction: la sérénité. C’est la meilleure manière de prendre de bonnes décisions » à propos de choses sérieuses comme la sécurité, a-t-il affirmé à quelques journalistes en marge des journées diplomatiques à Bruxelles.

M. Michel s’est refusé, « pour ne pas jeter de l’huile sur le feu », à tout autre commentaire sur la polémique née durant le week-end à propos de l’initiative prise par la section anversoise du CD&V de réclamer le retrait des militaires dans les rues via les réseaux sociaux, qualifiée de « sournoise » par le président de la N-VA, Bart De Wever. « Que du contraire », a-t-il ajouté, en soulignant que le gouvernement fédéral aurait encore des décisions importantes à prendre dans les prochaines semaines en matière de sécurité pour les citoyens. « C’est pour moi la priorité », a-t-il dit.

Interrogé par l’agence Belga, M. Michel n’a pas explicitement confirmé être intervenu auprès des responsables de ces deux partis de la majorité. « J’assume totalement mon rôle de Premier ministre. Mais pour être efficace, il ne faut pas nécessairement le faire par médias interposés », a-t-il déclaré.

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