Légende : Robert Quint, 2017. © c de l'artiste

L’oeuvre de la semaine: Sous les perles…

Guy Gilsoul Journaliste

Cela fait presque vingt ans que Robert Quint (Stuttgart 1973) expose et travaille chez nous. Mais que se cache-t-il derrière ce petit format perlé d’or et de miel ?

L’artiste change-t-il de registre, lui qui nous a habité à un monde inquiétant, voire brutal, hanté par les forêts de sapins noirs, les pieuvres, les cris et les coups assassins ? Ici, rien de tout cela même si l’épiderme de ce faible relief peut évoquer la peau d’un habitant des fonds marins. Même si le rose qui se glisse à la manière des langues de feu des volcans, révèlent un sous-sol peu rassurant. L’angoisse de Quint face au monde ne changerait donc pas sauf de tonalité. Il l’aborde ici avec une technique étrange et terriblement patiente faite d’une multitude de petites billes d’acrylique additionnées les unes aux côtés des autres sur lesquelles il revient çà et là, créant alors des soubresauts inquiétants de matières. Pour ce faire, le peintre a trouvé un outil nécessaire et totalement inattendu puisqu’il vient de l’univers de la cuisine. Plus précisément encore de l’art du pâtissier quand ce dernier injecte la crème dans une poche à douille et la fait sortir par un petit cône métallique dont les orifices offrent divers diamètres. A la place de la Chantilly, Quint use d’une pâte secrète réalisée à partir de pigments colorés. Le travail réclame alors des gestes répétitifs qui forcent l’artiste à une pratique qui le mène à un état méditatif par lequel il se laisse guider…. Ainsi naît peu à peu ce paysage qui, sous les perles, laisse deviner le vide.

Grand-Leez. Galerie Exit 11.

Légende : Robert Quint, 2017. c de l’artiste

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