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Les objectifs de santé de Maggie De Block pour 2018

Stagiaire Le Vif

Le système de santé belge doit contribuer à « améliorer l’état de santé des citoyens » et à « réduire les inégalités en santé ». Deux objectifs évoqués par Maggie De Block, ministre de la Santé.

Selon Maggie De Block, il est nécessaire d’avoir des leviers concrets et un regard porté vers l’avant pour mener à bien « une politique de santé proactive ».

Il s’agirait d’améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie des citoyens, et d’offrir à chacun les mêmes opportunités en matière de santé, indépendamment de la situation socioéconomique et du genre. Ces objectifs déjà adoptés par le gouvernement fédéral par arrêté royal du 18 juillet 2013 ont malheureusement porté peu leurs fruits. La ministre décide donc de reprendre ces ambitions dans sa note de politique pour l’année 2018.

Pour ce faire, l’enquête nationale de santé (Health Interview Survey – HISc), développée par l’ISP va continuer à mesurer des paramètres vitaux (poids, analyses sanguines, etc.) dans certains ménages, afin de savoir quels objectifs traiter en priorité. « Il faut avoir un point de départ concret et savoir quelles sont les priorités à traiter dans notre pays « , cite Maggie De Block.

Le but final est de fournir un rapport établi par l’Institut de Santé publique d’ici fin 2018 et de rendre ces données publiques.

Christian Léonard, directeur adjoint du KCE (le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé) a présenté les résultats de l’étude qui répertorie l’inventaire des objectifs existant au niveau fédéral, international et interfédéral. Ils ont ainsi étudié les littératures et fait des études comparatives entre différents pays et examinés tous les rapports de la Belgique. Après avoir analysé et filtré ces différents documents afin d’en retenir que les objectifs quantitatifs et d’établir une liste générale.

Les plans d’action

Selon Christian Léonard, notre pays a établi plusieurs plans d’action tels que : le plan conjoint « Soins intégrés en faveur des maladies chroniques » ou le plan « e-health » lancés par les ministres de la santé fédéraux et des entités fédérées, le plan d’action pour une réforme du système de financement des hôpitaux ou encore le Pacte d’avenir avec l’industrie pharmaceutique lancés par la ministre fédérale de la santé.

De nombreux acteurs du monde administratif et du monde scientifique formulent également des recommandations, comme l’INAMI, le Conseil supérieur de la Santé, l’ISP ou le KCE.

Les objectifs quantitatifs fédéraux

Plusieurs objectifs quantitatifs fédéraux ont été analysés. C’est notamment le cas dans le domaine de l’adéquation des soins, où des cibles précises ont été fixées, par exemple pour l’usage de l’imagerie radiologique ou de la prescription d’antibiotiques et de certains autres médicaments. En ce qui concerne l’efficience, ils ont trouvé des valeurs cibles en termes de prescriptions bon marché. Il existe également des valeurs cibles très spécifiques en matière d’accessibilité (nombre de patientes hospitalisées en chambres à deux lits ou communes dans le cadre d’une reconstruction de sein) et de durabilité (utilisation de e-health par les médecins généralistes).

En matière de promotion de la santé, le KCE a récolté des objectifs chiffrés portant sur le nombre de fumeurs et le nombre de calories ingérées par jour. Pour les soins préventifs, quelques objectifs interministériels de vaccination (rougeole-rubéole-oreillons) se retrouvent. Enfin, un objectif chiffré très général au sujet de l’état de santé et des inégalités en santé est évoqué.

Des initiatives existent donc bel et bien en Belgique, mais elles ne sont pas assez explicites, soutenues, encadrées, coordonnées (par exemple par une plateforme spécifique), ni communiquées vers l’extérieur comme une série d’objectifs cohérents. Par conséquent, elles sont peu visibles, en particulier aux yeux de la communauté internationale. Il faudrait les expliquer davantage et leur donner une plus grande visibilité, d’après Christian Léonard.

Selon le KCE, l’action que représente ce projet d’inventorier et de publier les initiatives existantes en Belgique doit donc être vue comme une première étape importante vers leur valorisation à travers les étapes ultérieures de la mise en place d’une politique fédérale d’objectifs de santé.

Amaurine Plat

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