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Le PTB dans une majorité communale : « Il faut mettre fin à l’hypocrisie »

Bart De Wever a vivement réagi dans VTM NIEUWS, samedi soir, à l’accord de majorité signé entre le sp.a et le PTB/PVDA à Zelzate, en Flandre orientale. « Il est dommage que la gauche dans notre pays n’ait aucune hygiène démocratique », a commenté le président de la N-VA.

Selon Bart De Wever, le PTB précise toujours dans ses statuts qu’il est communiste. « Là où les communistes gouvernent, il y a de la pauvreté et souvent la dictature. Cette même gauche évoque toujours le cordon sanitaire. Pas d’extrême droite et de droite radicale, mais l’extrême gauche et la gauche radicale sont tout aussi mauvaises et, à mon avis, bien pires. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. »

Le président de la N-VA ajoute qu’il n’existait pas de cordon sanitaire aux yeux de son parti. « Mais nous ne gouvernons jamais avec des gens qui ne sont pas démocratiques, et pour le reste, nous n’avons plus de restrictions. »

Le président du PTB Peter Mertens a réagi à ces propos sur Twitter. « Selon De Wever, le cordon est contre l’extrémisme et le radicalisme. Si cela était vrai, il devrait s’appliquer à son propre ministre de l’Alt-right Francken et aux amis de Schild & Vrienden dans son parti. Le cordon est contre le racisme, et il le sait. »

Le PTB fait passer le message qu’il peut aussi gouverner

Samedi, le sp.a et le PTB/PVDA ont annoncé la conclusion d’un accord de majorité à Zelzate. Le nouveau collège échevinal, qui compte deux sièges de moins que l’actuel, sera composé de deux socialistes et de deux membres du parti radical de gauche. Selon Pascal Delwit, la perspective de participer à la coalition au pouvoir dans la commune de Flandre orientale est intéressante notamment parce que le rapport de force est assez équilibré.

Pascal Delwit
Pascal Delwit « © HATIM KAGHAT/ID PHOTO AGENCY

Le PTB avait recueilli 22,8% des voix lors des élections du 14 octobre, contre 24,9% pour le sp.a. « Le parti monte d’un échelon, il peut faire son expérience dans une commune qui ne figure pas parmi les plus importantes du pays », poursuit-il. Le contexte politique à Zelzate n’entrainera pas d’attentes surdimensionnées, analyse encore le politologue. « Au Nord du pays, la gauche est culturellement minoritaire. Les attentes auraient été bien plus fortes dans le bassin industriel wallon par exemple, notamment avec la pression des organisations syndicales. » Après le scrutin et la percée électorale du PTB, le parti a négocié dans plusieurs communes wallonnes et à Molenbeek-Saint-Jean pour intégrer la nouvelle majorité, sans jamais signer d’accord politique. Sa participation à Zelzate lui permettra donc d’atténuer les critiques formulées sur sa réelle envie de prendre ses responsabilités, d’après Pascal Delwit. « D’un point de vue communicationnel, ils peuvent dire: ‘Nous n’avons pas de problème dans notre rapport avec le pouvoir’. » Cette expérience sera toutefois trop brève pour faire ses preuves d’ici les élections de 2019 mais pourra avoir une influence à l’horizon 2024, lors des prochaines élections communales, selon sa réussite ou son échec, conclut le politologue.

Extrêmes droite et gauche sont identiques, réagit la présidente de l’Open Vld

« Les extrêmes gauche et droite sont une même image dans un miroir. Des symboles d’une liberté restreinte et d’oppression », a réagi samedi Gwendolyn Rutten, présidente de l’Open Vld, à l’entrée du PTB/PVDA dans une majorité communale à Zelzate (Flandre orientale). « Même si vous comprenez leur analyse ou si vous les trouvez sympathiques… Leurs principes détruisent la démocratie libérale. C’est pourquoi nous ne coopérons jamais avec eux », a-t-elle ajouté dans un message posté sur Twitter.

Le PTB dans une majorité communale :
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C’est la première fois que le parti radical de gauche intègre une majorité communale en Belgique. Le bourgmestre sortant de Zelzate Frank Bruggeman, dont la liste VLD-SD était sortie vainqueur des élections communales le 14 octobre, s’est dit déçu de cet accord entre le PTB/PVDA et le sp.a. Il y voit des similitudes avec une « rupture du cordon sanitaire » contre le Vlaams Belang, parti d’extrême droite.

Geert Asman, tête de liste à Zelzate, y devient le premier échevin du parti en Belgique

Geert Asman devient le premier échevin du PTB en Belgique à Zelzate. Brent Meuleman, un enseignant de 30 ans qui tirait la liste sp.a, y sera, lui, le bourgmestre, ont annoncé les deux partis samedi après-midi à l’occasion de la présentation de leur accord de majorité pour cette commune de Flandre orientale de 12.000 habitants.

Geert Asman, qui était tête de liste pour le PTB/PVDA, sera échevin des Affaires sociales, des Finances et des Travaux publics. Le nouveau collège échevinal, qui compte deux sièges de moins que l’actuel, sera composé de deux socialistes et de deux membres du parti radical de gauche. Steven De Vuyst, collaborateur parlementaire du député fédéral Raoul Hedebouw, accède en effet également à une fonction scabinale. Il se chargera de la Jeunesse, du Logement, du Climat et de la Coopération au développement.

C’est la première fois que le PTB/PVDA fait son entrée dans une majorité communale en Belgique, ce qui a attiré pas mal de médias du nord du pays à la conférence de presse de présentation de l’accord samedi à Zelzate.

Le futur bourgmestre y a promis une « politique juste, démocratique, chaleureuse et sociale ». Brent Meuleman a regretté la sortie de son prédécesseur Frank Bruggeman (VLD-SD), qui a comparé le choix de s’allier avec le PTB à « une rupture du cordon sanitaire ». « Le signal de l’électeur est clair et nous avons opté pour un futur projet positif basé sur une vision partagée », lui a-t-il rétorqué.

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