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Le patronat flamand à Charles Michel: « Le travail n’est pas fini ! »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les réformes socio-économiques restent la priorité absolue de cette fin de législature, mais aussi de la prochaine, insiste Hans Maertens, administrateur délégué du Voka. Le patronat flamand maintient la pression. En vue d’un Michel II ?

« Dans cette maison, nous ne faisons pas de commentaires politiques…  » Hans Maertens, administrateur délégué du Voka, l’organe représentant le patronat flamand, la joue prudente lorsqu’on lui demande s’il est favorable à un Michel II. Il est pourtant de notoriété publique que le Voka a joué un rôle majeur dans la naissance de la suédoise en incitant la N-VA à renoncer au communautaire et en rapprochant les nationalistes flamands des libéraux francophones.  » Nous avons approuvé le programme de la suédoise, reconnaît d’ailleurs Hans Maertens. Et nous l’avons soutenu depuis le début, en gardant un regard critique.  » Entre les lignes, on perçoit aujourd’hui encore le souhait d’une reconduction de la suédoise. Même si le leitmotiv officiel se veut davantage nuancé :  » Peu importe la coalition, avec ou sans socialistes. Il est vital de poursuivre les réformes socio-économiques lors de la prochaine législature. Or, le travail n’est pas fini !  »

En réalité, à un peu moins de deux ans des prochaines élections législatives de 2019, Hans Maertens témoigne d’un mélange de satisfaction et d’inquiétude. Satisfaction car le gouvernement Michel a  » franchi plusieurs cols  » qui étaient autant de priorités pour le patronat flamand : tax-shift, saut d’index, réforme de l’impôt des sociétés, flexibilisation du travail.  » Tout cela était crucial pour réduire notre handicap salarial et notre compétitivité. La situation des entreprises s’est améliorée. Mais nous ne sommes pas encore champions d’Europe pour autant…  » Les pays voisins mènent eux aussi des réformes d’envergure. Et obtiennent une croissance plus forte.

« La priorité reste socio-économique »

Inquiétude, dès lors, car les derniers jours ont eu des allures de campagne électorale avant la lettre.  » Or, il reste près de six cents jours, martèle le patron des patrons flamands. Beaucoup de chantiers de la déclaration gouvernementale doivent encore être réalisés. Je le répète : le travail n’est pas fini !  » Il cite la nécessité de prendre à bras-le-corps la question du coût de l’énergie, un autre facteur concurrentiel défavorable pour les entreprises. L’importance de trouver une solution pour le survol de Bruxelles, aussi. Ou encore le service minimum dans les services publics :  » Va-t-on encore subir longtemps les grèves de la CGSP ?  »

Ce travail socio-économique de fond doit se continuer sous la prochaine législature.  » Cela reste la priorité absolue. Il faut poursuivre la flexibilisation du marché du travail, améliorer encore la compétitivité de nos entreprises, aller au bout de la réforme des pensions… Sans oublier la remise en ordre des finances publiques.  » Pour le Voka, sa voie est donc toute tracée.  » Quels que soient les partis au pouvoir, d’importantes réformes structurelles seront nécessaires. Ce gouvernement a montré que c’était possible, mais ce n’est qu’un premier pas, nous avons besoin de plus. Ce sera la tâche de la prochaine majorité.  » Plutôt de centre-droit que de centre-gauche, on l’a compris.

Et le communautaire, dans tout ça ?  » Nous étudions pour l’instant l’effet de la réforme de l’Etat afin de voir si des choses doivent être améliorées, dit Hans Maertens. C’est un moyen, pas une fin en soi.  » La voie est libre pour une deuxième suédoise.

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