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Le juteux marché du burger végétal

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

En Australie, pays du barbecue par excellence, la chaine de fast-food Hungry Jack, franchise de Burger King, vient d’agrandir son offre pour proposer un burger sans viande. La tendance est à la hausse partout dans le monde. Les grandes chaines ne peuvent plus l’ignorer.

Selon Dean Epps, directeur général de Life Health Foods Australia, propriétaire de la marque Alternative Meat Co, il y a trois facteurs clés derrière le régime alimentaire à base de plantes: la santé, le bien-être animal et l’environnement, déclare-t-il dans le Sydney morning Herlard. Manger moins de viande est un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. « Il y a cinq ans, un régime à base de plantes ne se voyait pas de cette façon », dit-il. « Maintenant, c’est l’une action clé que tout individu peut faire pour aider la planète. »

Il a également estimé que 80 à 85% de ses clients n’étaient ni végétariens (ni viande, ni poisson), ni végétaliens (aucun produit animal). Ils étaient là soit avec des amis, soit curieux des produits proposés.

La tendance se confirme donc et de nombreuses chaines de fast-food l’ont compris. Elles tentent de s’adapter à cette nouvelle demande. En Australie, 2 millions de personnes (plus de 8 % de la population) se déclarent végétariennes. Parmi ces personnes, deux tiers sont des femmes et plus de la moitié des Milléniaux (nés entre 1980 et 2000).

En Belgique, en 2017, près de la moitié des Belges (44%) a diminué sa consommation de viande, par rapport à l’année précédente, selon une étude iVOX commanditée par l’ASBL ÉVA. L’étude rapporte également que 7% des consommateurs belges se disent végétariens et 9% flexitariens (qui mange de la viande de temps à autre). Cela signifie que 16 % des Belges mangent la plupart du temps végétarien. Un étudiant sur dix se déclare aujourd’hui végétarien ou végétalien.

Les commerçants ont donc tout à gagner en proposant des alternatives à la viande. En Belgique, pratiquement toutes les chaines de restauration rapide s’y sont mises. Burger King est la seule chaine qui manque encore à l’appel. « Mais d’ici la rentrée, un hamburger végétarien fera son apparition chez nous, » annonçait au printemps dans les colonnes du Soir Kevin De Rijck, administrateur délégué de Burger Brands, qui exploite la licence du géant américain en Belgique. La maison mère vient par ailleurs de lancer l' »Impossible Whopper » à titre d’essai aux États-Unis avant une arrivée chez nous prévue d’ici un an.

KFC, qui vend exclusivement du poulet, s’est également lancée dans la course. Le 17 juin, la chaine a commencé à tester un burger végane en Grande-Bretagne. Il sera disponible jusqu’au 15 juillet. Mais le vendeur de poulet espère pouvoir le proposer dans tous ses restaurants d’ici la fin de l’année.

McDonald’s est de son côté en train « d’explorer » le sujet et expérimente actuellement un « Big Vegan TS » en Allemagne.

Quick a lancé son hamburger végétarien il y a plus d’un an. Il en aurait vendu 500.000 exemplaires en seulement 10 mois, selon Le Soir, contre 10 millions de burgers à la viande.

Voilà donc de quoi ravir les papilles de certains végétariens. « Ce n’est pas parce que je ne consomme plus de viande depuis 22 ans que j’ai renoncé au plaisir de manger des crasses rapido ou un lendemain de veille. Je suis donc content de trouver des burgers végétariens dans les fast-foods », témoigne ainsi Olivier, Bruxellois de 42 ans. Robin, 22 ans, de Namur, apprécie lui aussi : « Je n’ai plus de problème à accompagner mes potes qui vont manger de la junk food. »

À côté de ces grandes chaines se développent également des restaurants alternatifs proposant uniquement des burgers sans viandes : Veg’ger à Bruxelles ou GreenBurger à Liège, qui offrent à la fois une alternative à la viande, mais également une éthique environnementale beaucoup plus poussée (et sincère) que les grandes chaines industrielles qui ne cherchent finalement qu’à satisfaire la demande.

De quoi réjouir ceux qui, comme Margaux 28 ans, sont « vegan par idéologie ». « Je pense que quand on ne mange pas de viande pour boycotter certaines industries et mettre fin aux violences sur les animaux, on se doit de boycotter l’ensemble des industries et lobbys qui y sont liés directement ou indirectement. Selon moi, le véganisme commence par la nourriture et s’étend à toute notre manière de consommer. »

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