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Le Covid bientôt considéré comme une simple grippe, comme en Espagne? Deux craintes subsistent

Stagiaire Le Vif

Depuis ce lundi 28 mars, l’Espagne considère le Covid-19 comme « une maladie courante ». Les personnes potentiellement infectées ne doivent plus se faire tester ni s’isoler. Moins virulent mais plus contagieux que le variant Delta, Omicron pourrait devenir, dans un futur proche, une maladie endémique, telle que la grippe.

Depuis ce lundi 28 mars, l‘Espagne considère le Covid-19 comme une « maladie courante », à l’image de la grippe. Le nouveau protocole en vigueur dans le pays vise à « accepter un certain niveau de transmission » parmi la population jeune, en bonne santé et vaccinée. Ni isolement, ni test ne sont encore obligatoires pour les personnes potentiellement infectées asymptomatiques ou même développant des symptômes légers. Seule mesure sanitaire qui demeure pour les potentiels contaminés : le port du masque obligatoire dans les lieux publics intérieurs et les transports publics.

En Belgique, où la quarantaine de sept jours est encore obligatoire pour toute personne testée positive, un tel scénario est-il envisageable ?

« Dans les mois qui viennent, voire l’année, nous entrerons sans doute dans un stade endémique », estime Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid. « Si nous parvenons à maintenir un niveau faible de circulation du virus au printemps et en été, à prévenir et juguler les rebonds épidémiques à l’automne, sans remettre en place des mesures restrictives, alors nous pourrons dire que nous sommes dans une situation endémique », expliquE Yves Coppieters, épidémiologiste à l’ULB.

L’endémie est une maladie présente en permanence dans une région ou une population, qui généralement (comme la grippe), se manifeste par une épidémie saisonnière. « Presque plus systématique que la neige, l’avantage avec la grippe est qu’elle revient à un moment bien précis de l’année », précise Yves Van Laethem. Le Covid, au contraire, est imprévisible et n’offre pas encore de schéma stabilisé, primordial pour avoir une endémicité, poursuit-il.

Pour atteindre ce stade endémique, il est nécessaire que les virus circulant, Omicron BA.1 et BA.2, restent les mêmes, afin que l’immunité acquise au sein de la population persiste dans le temps, prévient Yves Coppieters. Si une nouvelle souche du virus apparaît, le risque est qu’il résiste aux anticorps acquis, engendrant ainsi des échappements immunitaires. Le variant Omicron doit donc circuler à bas bruit, en contaminant les citoyens via des rhumes banals par exemple. Autrement, « une stratégie vaccinale, ciblée sur les groupes à risque, les personnes immunodéprimées ou les personnes d’un certain âge avec des comorbidités » devra être mise en place, prévient Yves Coppieters.

Si Omicron, dans un futur proche, pourrait être considéré de la même manière que la grippe – étant plus contagieux mais moins létal que le variant Delta -, il faudra le gérer comme une maladie courante, insiste l’épidémiologiste Yves Coppieters : « Prendre des mesures fortes, à des moments précis par rapport à des populations à risque ». « Il faut admettre qu’on ne peut plus se permettre des mesures sur l’ensemble de la population », conclut-il.

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