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Le comité R recommande une enquête sur les moyens de détecter des ingérences étrangères

Le comité de contrôle des services de renseignement, dit « Comité R », a recommandé en décembre qu’une enquête de contrôle soit menée rapidement pour s’assurer que les services belges disposent des moyens suffisants, tant légaux qu’opérationnels, pour détecter la menace d’ingérence de puissances étrangères via le financement de partis, institutions ou personnalités politiques.

Le comité a adressé cette recommandation le 23 décembre à la Chambre dans un rapport dont les conclusions avaient déjà été en partie éventées dans la presse et dont l’Agence Belga a pu prendre connaissance. Elle faisait suite à un rapport américain du 13 septembre sur la façon dont la Russie avait financé des partis politiques dans le monde depuis 2014. Des sources citées par l’AFP avaient présenté Bruxelles comme une plaque tournante. Le rapport américain ne vise pas Bruxelles ou la Belgique en particulier, fait remarquer le comité R.

La Sûreté de l’Etat (renseignement civil) ne dispose pas d’informations démontrant que des formations politiques belges sont financées structurellement par des puissances étrangères. Et plus particulièrement concernant la Russie, elle note qu’au vu des moyens dont elle dispose, la Belgique n’est peut-être pas la cible la plus profitable d’une ingérence. Une enquête menée à propos des élections de 2019 n’avait ainsi pas révélé d’ingérence notable.

Bruxelles, scène d’espionnage idéale

La Belgique n’est toutefois pas ignorée: « depuis longtemps, la Russie vise les milieux politiques belges« , de même que l’opinion publique et certains médias, relève-t-elle. Les moyens utilisés: déni, désinformation, manipulation d’information. Dans le domaine politique, ce sont les partis extrémistes qui font l’objet de l’attention de la Russie dès lors qu’elle estime qu’ils peuvent mener à une orientation politique qui lui serait plus favorable.

Et de préciser: les partis et personnalités qui remettent en cause l’ordre libéral international en place depuis 1945 constituent des « alliés idéologiques des services de renseignement russes ». L’opposition à l’alliance atlantique et l’hostilité à l’égard de l’immigration formeraient des caractéristiques particulièrement importantes. Aucun parti n’est cité.

L’ingérence russe dans les milieux politiques européens et liés à l’OTAN est aussi surveillée par les services de renseignement. À cet égard, le rapport relève que Bruxelles en tant que capitale diplomatique constitue une scène d’espionnage classique « idéale ».

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