La large victoire du Vlaams Belang de Tom Van Grieken, qui a triplé son score, a choqué les partis francophones. Et créé une situation quasi inextricable. © BAS BOGAERTS/ID PHOTO AGENCY

La résistance (et l’hypocrisie) des francophones

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les politiques wallons et bruxellois bombent le torse face à la vague nationaliste flamande. Doivent-ils former un large front sudiste pour imposer au Nord les urgences climatique et sociale ? Ou baliser l’inéluctable chemin vers le confédéralisme ? Une certitude : des renoncements vont s’imposer.

Le choc. L’indignation. Le désespoir. Au lendemain de la marée brune en Flandre qui a marqué le scrutin du 26 mai, les responsables politiques francophones n’avaient pas de mots assez forts face à ce pays coupé en deux et à la situation extrêmement complexe qui en découle, pour former une majorité fédérale. Sans reconnaître leur défaite, socialistes et libéraux ont affirmé leur volonté de  » rencontrer le désir de changement de la population  » (PS) ou de  » trouver des partis suffisamment raisonnables pour éviter l’aventure institutionnelle  » (MR). Quant aux écologistes, ils plaidaient encore pour  » une vaste coalition climat sans la N-VA « . Au risque de prendre leurs rêves pour des réalités ?

Hervé Hasquin :
Hervé Hasquin :  » Nous sommes condamnés à accepter le délitement de l’Etat fédéral. « © JULIEN WARNAND/BELGAIMAGE

Il y avait peu de monde au Sud, par contre, pour entendre l’appel de Bart De Wever à être  » raisonnable  » et  » jouer la carte du confédéralisme « , et davantage de voix pour s’étrangler à l’idée que le patron de la N-VA accepte de discuter avec le Vlaams Belang. L’heure est à la résistance du côté francophone, pour défendre les valeurs démocratiques. Et à la  » pédagogie  » dont on devrait faire preuve pour faire reculer les extrémistes. Une forme d’aveuglement. Car la crise qui s’ouvre risque d’être très longue. Et le confédéralisme pourrait bien être la seule issue réaliste, même si cette perspective ne soulève guère d’enthousiasme. Défini par la N-VA en janvier 2014, il s’agit d’un système qui délègue l’intégralité des compétences aux Régions et Communautés, à l’exception des fonctions régaliennes. Il prévoit aussi un gouvernement fédéral composé par des ministres issus des gouvernements régionaux.

Hervé Hasquin :  » Que d’hypocrisies !  »

Lorsque l’on évoque cette  » entrée en résistance  » des francophones, l’historien Hervé Hasquin, ancien ministre parlementaire MR, ne peut d’ailleurs s’empêcher d’afficher un sourire ironique.  » Ce sont des mots « , réagit-il. Car plusieurs hypocrisies le  » sidèrent « , littéralement.  » Tout d’abord, je dois bien constater que le seul qui ose dire la vérité sur ces élections, c’est Bart De Wever lorsqu’il reconnaît avoir perdu les élections. Charles Michel et Elio Di Rupo s’inspirent du président américain Donald Trump lorsqu’ils prétendent avoir gagné le scrutin. Franchement : le MR perd six députés fédéraux et le PS trois, ils prennent tous les deux une dégelée en Wallonie et à Bruxelles, mais à les entendre, tout va bien. Ils n’osent pas regarder la réalité en face.  »

La résistance (et l'hypocrisie) des francophones

La suite de son raisonnement est à l’avenant : les francophones ferment les yeux.  » Ce qui me consterne, c’est que durant toute la campagne, ils ont constamment discuté entre eux, comme si le partenaire flamand n’existait pas. On promet le retour de la pension à 65 ans ou le vote d’une loi climat, mais c’est contraire aux volontés d’une majorité de la Flandre. Or, on sait qu’il faut inévitablement arriver à des compromis au lendemain du scrutin. C’est irresponsable. Et ce n’est pas tout. Ce sont les francophones eux-mêmes qui ouvrent la boîte de Pandore institutionnelle. Quand Elio Di Rupo affirme, le 11 avril dans un entretien à L’Echo, qu’il faudra bien un jour revoir la loi de financement, il dit tout haut ce que beaucoup disent tout bas : on a besoin d’argent. Mais pendant ce temps, on rassure le peuple francophone en adoptant une liste minimale d’articles de la Constitution à réviser ou en mettant en garde contre les risques du confédéralisme. On se moque des gens. Si l’on demande aux Flamands des moyens supplémentaires pour les entités francophones, ils demanderont forcément plus d’autonomie en retour. On va continuer à dépecer l’Etat fédéral. Notre pays est déjà partiellement confédéral et le sera davantage encore. Ce ne doit pas être inscrit dans la Constitution, vous savez : la Belgique n’est officiellement fédérale dans les textes que depuis 1994, alors qu’elle l’était déjà dans les faits depuis quinze ans.  »

Les francophones ont commis l’erreur, juge Hervé Hasquin, de ne pas avoir préparé ce moment de rupture inéluctable du pays, comme s’il n’arriverait pas. Sans avoir remis de l’ordre à temps dans leurs institutions.  » Avant les élections, pratiquement tous les partis francophones demandaient davantage de moyens financiers pour des tas de choses : la gratuité de services publics, des investissements dans les infrastructures… Ce sont des promesses folles. La situation des finances wallonnes, bruxelloises et francophones est telle que l’on ne pourrait obtenir cet argent qu’en augmentant les impôts ou en acceptant des transferts venus de Flandre. Nous sommes condamnés à accepter ce délitement programmé de l’Etat fédéral.  »

La résistance (et l'hypocrisie) des francophones
© JÉRÉMY DODEIGNE

Autrement dit, quand Bart De Wever décrète que le confédéralisme est sur la table, il a raison !  » Regardez donc ce qui se passe en Flandre : la N-VA et le Vlaams Belang, deux partis indépendantistes, sont à cinq petits sièges de la majorité au parlement flamand. Et que l’on arrête de dire que tout cela est de la faute de la N-VA, regardons dans notre propre assiette !  » Tout est toujours possible en politique, y compris un sursaut par lequel les quatre grandes familles du pays – socialistes, libéraux, sociaux-chrétiens et écologistes – s’associeraient pour faire barrage au nationalisme et aux extrémismes. Mais ce n’est pas l’option la plus réaliste, insiste Hervé Hasquin.  » Croyez-moi, on va assister à des atterrissages et à des virages de la part de tous les partis « , lâche-t-il. L’été et l’automne seront chauds.

Marc Uyttendaele :
Marc Uyttendaele :  » Nous ne pouvons pas être les otages d’un scénario défini par l’extrême droite. « © ERIC LALMAND/BELGAIMAGE

Marc Uyttendaele :  » Un front commun francophone  »

Tant d’hypocrisies ? Marc Uyttendaele, professeur de droit constitutionnel à l’ULB, dont le coeur penche ouvertement à gauche, ne peut s’empêcher d’être perplexe à l’écoute de ce constat. Il s’est réveillé au lendemain du 26 mai avec une  » terrible gueule de bois  » et estime qu’il faut en tirer les conclusions qui s’imposent.  » La question de la résistance francophone ne se pose même pas, elle s’impose, évidemment, relève-t-il. Les deux premiers partis de Flandre sont séparatistes dans un Etat qui va très mal. Ce serait suicidaire de faire l’économie d’une réflexion de fond sur notre avenir commun. C’est la grande victoire paradoxale de Bart De Wever, par- delà sa défaite électorale : logiquement, les francophones se demandent comment ne pas se faire imposer des valeurs qui ne correspondent plus du tout aux leurs. Il s’agit de se demander jusqu’où pourrons-nous être les otages d’un scénario défini par l’extrême droite.  » Ce que voulait la N-VA…

Une colère teintée d’amertume anime le constitutionnaliste, à l’image du sentiment ressenti par la majorité du paysage politique francophone.  » On croyait avoir atteint le fond en 2010-2011, lors de la crise des 541 jours, épingle Marc Uyttendaele. Mais on a creusé davantage encore le gouffre depuis 2014, avec ce déficit démocratique incroyable d’un gouvernement fédéral ultraminoritaire du côté francophone. Nous nous retrouvons aujourd’hui avec une situation inextricable et, en plus, avec une déclaration de révision de la Constitution malingre qui ne l’a en rien anticipée. Pourtant, il est grand temps de tailler dans la bête. Vite ! Nous ne connaîtrons sans doute pas une crise de 541 jours parce que les options sont moins nombreuses qu’à l’époque. Mais nous sommes tout proches d’une crise existentielle.  » Selon lui, celle-ci pourrait survenir dès à présent, et non en 2024 comme certains politiques le laissaient entendre.

La résistance (et l'hypocrisie) des francophones

Le constitutionnaliste lance un appel :  » Il faut un vaste front francophone, uni, qui parle d’une seule voix. Je n’aurais pas tenu ce discours avant le 26 mai, j’aspirais à la coalition la plus progressiste possible. Mais le scénario auquel nous sommes confrontés appelle des réponses nouvelles.  » Sans le dire, il exprime la nécessité de composer un arc-en-ciel (socialistes, libéraux et écologistes) au sud du pays, éventuellement élargi aux humanistes. Pour tenter de forcer la main à la Flandre. Tout en se demandant si le CD&V et l’Open VLD oseraient prendre le risque de former une majorité sans la N-VA du côté flamand. Voilà pourquoi il insiste par ailleurs sur l’importance de ne pas faire l’autruche et de ressortir des tiroirs les scénarios institutionnels rédigés à l’époque du grand blocage pour envisager, s’il le faut, une fin du pays.  » Le MR faisait partie de cette réflexion « , rappelle-t-il, pour souligner l’importance d’un front uni. Comme lors de la crise des 541 jours, la perspective d’un  » plan B  » pourrait revoir le jour.

Jean-Luc Crucke :  » Le confédéralisme n’est pas la réponse  »

L’heure est-elle vraiment à cette logique d’un camp contre l’autre ? Jean-Luc Crucke (MR), ministre régional sortant, veut avant tout que l’on prenne le temps.  » Dire que les francophones sont entrés en résistance, c’est trop tôt, considère-t-il. Il faudra quelques semaines pour décanter la situation. Nous avons incontestablement subi un coup que personne ne voyait venir, du moins dans cette ampleur-là. La première réaction doit venir de la Flandre elle-même. Par ailleurs, nous avons un travail à faire en Wallonie également : je ne me réjouis pas de l’arrivée de dix députés d’extrême gauche à Namur. Nous devons rejeter tous les extrémismes.  »

La montée du Vlaams Belang en Flandre conjuguée à la chute de la N-VA, du CD&V et de l’Open VLD a toutefois un effet très concret : la reconduction de la suédoise, en laquelle croyaient encore les troupes de Charles Michel, est mathématiquement morte. Cela change forcément la donne. Au point de rendre inéluctable une évolution confédérale ?  » C’est un élément important de la réflexion, bien sûr, enchâine Jean-Luc Crucke. Mais est-ce pour autant définitif et décisif ? Ce n’est pas comme ça que je le ressens. On ne peut certes pas imaginer les pistes d’avenir sans en tenir compte. Mais le confédéralisme n’est pas la réponse à la montée des extrémismes. Les priorités sont ailleurs. L’urgence environnementale est incontestable, les urgences sociales et économiques persistent et vient s’y greffer désormais une urgence démocratique.  »

Jean-Benoît Pilet :
Jean-Benoît Pilet :  » Un long pourrissement de la situation est inévitable. « © DIDIER LEBRUN/PHOTO NEWS

Le ministre sortant ne s’en cache pas, il s’agit d’un appel à peine voilé à un arc-en-ciel.  » Je n’ai pas l’habitude de parler en l’air, appuie-t-il. Il faut désormais mettre autour d’une table les partis qui sont soucieux de trouver des solutions – je peux vous assurer que c’est le cas du MR.  » Il ne nie pas que cela prendra aussi du temps, après les frictions survenues durant la campagne, singulièrement entre les verts et les bleus.  » J’entends bien qu’il y a certaines rancoeurs chez Ecolo. L’inverse est vrai aussi. Mais je suis sûr que l’on pourra passer à travers.  » Précision importante : une coalition arc-en-ciel disposerait d’une majorité au Parlement fédéral, mais pas dans le groupe linguistique flamand (voir le tableau des coalitions réalisé par Jérémy Dodeigne, politologue de l’UNamur page 17). Or, la N-VA a déjà affirmé qu’elle s’opposerait de toutes ses forces à une telle perspective.

La résistance (et l'hypocrisie) des francophones

Jean-Benoit Pilet :  » Un parti devra céder, c’est inévitable  »

Politologue à l’ULB, Jean-Benoit Pilet estime, lui aussi, que la situation épineuse découlant du 26 mai n’est pas sans hypocrisies. De toutes parts, d’ailleurs.  » Les partis francophones se voilent un peu la face, expose-t-il. La réalité n’est pas qu’ils ont agi d’une manière à ce point positive qu’ils ont protégé leur population de l’extrême droite. Ils bénéficient plutôt d’une droite radicale qui, au sud du pays, est inefficace, mal organisée et qui mène de très mauvaises campagnes. Mais les hypocrisies sont dans les deux camps. Les partis flamands le sont aussi quand ils refusent l’idée de composer une majorité fédérale sans majorité dans le groupe linguistique néerlandophone. Il n’y a aucune raison de l’affirmer, dès lors que nous sortons d’une législature avec un seul parti francophone ultraminoritaire.  »

Une longue crise est inévitable. Il faut prendre le temps de digérer les résultats, mais aussi permettre à l’un ou l’autre parti de se dédire et d’expliquer les raisons de sa volte-face aux électeurs.  » Du côté flamand, l’un ou l’autre parti pourraient accepter, après un long pourrissement de la situation, qu’il est inévitable de soutenir une majorité en étant minoritaire dans sa communauté ou d’appuyer une quadripartite, souligne Jean-Benoit Pilet. De même, du côté francophone, Ecolo ou le CDH pourraient finalement décider de monter dans une majorité avec la N-VA, pour éviter une crise plus profonde. Au vu des coalitions fédérales possibles, il n’y a qu’une certitude : il faudra bien, à terme, qu’un parti cède, en sachant qu’il risque de préparer sa défaite en 2024. Il est hypocrite, encore, pour les partis francophones d’insister sur les urgences sociales et climatiques car certaines mesures phares, dont le retour de la pension à 65 ans, sont tout simplement irréalisables au fédéral. Le seul qui n’est pas hypocrite, c’est Bart De Wever quand il dit qu’il n’y aura pas de solution au fédéral pour la N-VA avec le PS sans le confédéralisme.  »

Dave Sinardet :
Dave Sinardet :  » Il ne sera pas évident de faire un gouvernement sans la N-VA. « © VANSTOCKSTRAETEN/PHOTO NEWS

Les rebondissements risquent de se multiplier ces prochaines semaines, estime le politologue. Dans un premier temps, le PS sera tenté de mettre en place des majorités  » les plus progressistes possibles  » de type olivier (PS-Ecolo-CDH), comme il l’a promis à ses électeurs. Il y aura une volonté d’avancer vite dans les Régions, d’autant plus que d’autres alliances sont possibles comme la jamaïcaine (sans le PS) ou la bipartite PS-MR (sans Ecolo). Quitte à revoir la copie ensuite, en fonction de l’évolution au fédéral. En analysant la situation compliquée dans laquelle se trouve la Belgique, le politologue songe encore à ce que vit depuis des mois l’Espagne, déchirée par l’indépendantisme catalan et écartelée en raison de l’affaiblissement des partis traditionnels.  » Les socialistes de Pedro Sanchez ont mis du temps à accepter de former un gouvernement ultraminoritaire, en expliquant que c’était le dernier recours. Le MR a voulu le faire chez nous à la fin de l’année dernière, mais trop vite. En Espagne, cela s’est avéré payant. De même, ils sont finalement passés par trois élections. Certains évoquent déjà des élections anticipés chez nous, mais cela ne sera valable qu’au bout d’un processus. En l’état, elles ne changeraient rien.  » Il faudra du temps, beaucoup de temps…

Le politologue épingle encore une autre hypocrisie, celle qui consiste à présenter les votes pour l’extrême droite et l’extrême gauche comme de simples signes de protestation.  » C’est un peu simpliste, déclare-t-il. Il y a une vraie expression de crainte identitaire dans le vote pour le Vlaams Belang, comme il y a une expression de détresse sociale dans le vote PTB. Cela exprime une forme d’adhésion. Il faut apporter des réponses à ces signaux-là. De même, c’est bien joli de dire qu’il y a une nécessité de mener un renouveau démocratique, mais dès que ce sujet arrive sur la table, il n’est jamais un point de rupture pour former une majorité, même pas chez Ecolo. Les articles permettant la mise en place d’une référendum ou d’assemblées citoyennes ont été écartés d’une éventuelle révision de la Constitution.  » L’urgence démocratique et la résistance francophone, pour être crédibles, devraient aussi initier un changement de système.

La résistance (et l'hypocrisie) des francophones

Dave Sinardet :  » Une situation inextricable  »

L’équation issue de ce scrutin  » décoiffant « , selon les termes du politologue Jean Faniel, ouvre une page difficile pour cette Belgique déchirée. La résistance francophone, qui n’est donc pas exempte d’hypocrisies, tend en outre à oublier la réalité flamande – même si les déclarations assurent prendre toute la mesure du séisme nordiste. Dave Sinardet, politologue à la VUB, insiste sur la difficulté de tous les scénarios esquissés par les uns et les autres. Notamment lorsque les francophones parlent de contourner les nationalistes.  » Je ne pense pas qu’il serait évident de faire un gouvernement sans la N-VA, signale-t-il. La seule option possible me semble être l’arc-en-ciel, mais elle n’aura pas la majorité en Flandre et il me semble peu probable de pouvoir convaincre l’Open VLD de monter dans un tel attelage. Une quadripartite alliant les trois familles traditionnelles avec les écologistes serait une coalition de perdants, pas évidente pour les verts.  »

Le confédéralisme, alors ?  » Pour y arriver, on irait vers une coalition fédérale avec le PS et la N-VA, mais on sait à quel point cette situation serait difficile. Faire une grande réforme de l’Etat non plus, d’ailleurs, ce n’est pas évident : cela peut prendre des années durant lesquelles le pays ne serait pas géré, ce qui est difficile à imaginer.  » Des constitutionalistes ont bien mis en avant la possibilité d’une sorte d’assemblée constituante pour repenser l’Etat, en parallèle d’une gestion quotidienne, mais l’idée novatrice n’a guère soulevé d’enthousiasme politique jusqu’ici.

 » Il ne faut pas oublier que la situation actuelle, avec la forte progression du Vlaams Belang, risque de radicaliser la N-VA, prolonge encore Dave Sinardet. Le parti nationaliste ne sera guère enclin à faire des concessions au PS, ni à être constructif car une certaine forme de chaos l’arrangerait bien. Plusieurs partis sortent meurtris des élections – comme le CD&V, lourdement battu, qui ne sait plus s’il peut encore se fier au leadership de son président, Wouter Beke. Tout le monde est sous pression après ce scrutin. Je ne vois guère de partis prêts à mettre de l’eau dans leur vin. Selon moi, la situation est pratiquement inextricable.  »

Par leurs votes, et sans forcément en être conscients, les Belges viennent d’écrire la première page d’une aventure qui s’annonce aussi passionnante qu’incertaine. Au cours de laquelle les francophones devront, qu’ils le veuillent ou non, tenir compte du chaos engendré par la Flandre radicale.

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