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La Flandre veut plus d’espace sur la scène européenne

Le ministre-président flamand Kris Peeters a réclamé, à l’occasion de la fête de la Communauté flamande, un rôle plus grand pour la Flandre sur la scène européenne. Pour Reynders il faut que cette dernière résolve d’abord ses propres problèmes.

La représentation belge à l’échelle européenne est régie par des accords déterminant qui du fédéral ou des entités fédérées – parfois les deux conjointement – assiste à telle ou telle réunion. Mais la Flandre est depuis devenue une entité fédérée « adulte » et plus des deux tiers de la législation belge proviennent de l’Union européenne, a affirmé M. Peeters. La Flandre « doit donc siéger plus souvent à la table de négociation européenne. Nous devons aussi pouvoir exercer entièrement nos compétences au niveau européen ».

Depuis la réforme de l’État de 1993 prévaut le principe « in foro interno, in foro externo », selon lequel la structure intérieure de l’État se reflète dans les réunions extérieures. Le chef de l’exécutif flamand reconnaît que la Flandre a régulièrement voix au chapitre en matière d’environnement, d’enseignement ou de pêche. « Mais c’est insuffisant ; il faut en finir avec ces compétences usurpées au niveau européen ! ».

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) « ne peut y faire obstacle plus longtemps », a lancé Kris Peeters. Dès lors, « nous voulons aussi nous asseoir à la table lorsque les ministres des Affaires étrangères et des Finances y sont ». Ces derniers préparent les sommets européens lorsqu’il est question de croissance économique, d’emploi et de discipline budgétaire, « bref, des domaines dans lesquels la Flandre a son mot à dire », ajoute M. Peeters. Il appelle M. Reynders à convoquer la conférence interministérielle de Politique étrangère afin de revoir l’accord de coopération en la matière. Cet accord ne vaut actuellement que pour les conseils des ministres européens. Kris Peeters veut qu’il touche à l’ensemble des organes européens, de la représentation permanente au Conseil européen aux comités au sein de la Commission européenne.Ainsi, en matière de transport et d’énergie où les ministres régionaux assistent aux réunions en tant qu’assesseurs de représentants ministériels fédéraux, Kris Peeters demande d’inverser le système, faisant des fédéraux les assesseurs des régionaux. Quant aux représentations aux conseils des ministres européens des Affaires générales, de l’Economie et des Finances, elles ne peuvent rester exclusivement fédérales mais intégrer des assesseurs régionaux, demande M. Peeters. L’accord de coopération révisé devra aussi tenir compte de la sixième réforme de l’État, prévient-il. Toutefois, la Flandre ne sera pas « achevée » avec cette reconfiguration institutionnelle. « Ce n’est pas un point final, mais une étape vers un modèle confédéral, que nous devons franchir avec conviction ».Le chef de file du CD&V au gouvernement flamand en appelle dès lors à une mise en oeuvre rapide de la réforme de l’État. « Elle offre des opportunités que nous ne pouvons pas laisser tomber. Sa réalisation doit être un fait pour 2014 ».

Pour Reynders il faut que la Flandre résolve d’abord ses propres problèmes

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a apporté mardi une fin de non-recevoir au souhait du ministre-président flamand, Kris Peeters, de voir la Flandre jouer un rôle plus important sur la scène européenne. « Le gouvernement doit d’abord résoudre ses propres problèmes avant d’exiger de jouer un plus grand rôle sur la scène européenne, a-t-il affirmé lors de l’émission De Ochtend de la VRT-radio.

M. Reynders (MR) n’a pas semblé emballé par l’idée d’ une réunion de la conférence interministérielle de politique étrangère « pour revoir l’accord de coopération qui concerne l’Union européenne ». « Si la Flandre veut davantage de responsabilités en Europe, elle doit aussi payer », a-t-il fait valoir, soulignant qu’aucun ministre d’entités fédérées ne siégeait dans « nombre d’organes européens ». M. Peeters a indiqué qu’il n’entendait pas attendre une réforme de l’Etat pour mettre sur la table le dossier de la représentation (du fédéral et des Régions et Communautés) au niveau européen.

Avec Belga

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