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« La fin de la violence »: pourquoi la Belgique tarde à reconnaitre l’État palestinien

Le gouvernement belge veut réunir un groupe de pays plus large avant de demander la reconnaissance de l’État palestinien.

La Belgique espère réunir un large groupe de pays européens afin d’aboutir à une reconnaissance de l’État palestinien dans le cadre d’un processus qui mettrait fin à la violence en cours depuis le 7 octobre, a expliqué lundi le Premier ministre, Alexander De Croo, à l’issue d’un entretien à Bruxelles avec son homologue palestinien, Mohammad Mustafa, en compagnie de la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib.

« Il y a beaucoup d’appréciation pour le rôle joué par la Belgique durant les mois précédents et le rôle que l’on veut continuer à jouer pour rassembler un groupe de pays européens plus large pour pouvoir utiliser la reconnaissance comme levier pour arrêter la violence », a-t-il déclaré.

La Belgique n’a pas emboîté le pas la semaine passée à l’Espagne, l’Irlande et la Norvège qui ont annoncé leur décision de reconnaître l’État palestinien. « La reconnaissance fera partie d’un processus mais d’un processus avec beaucoup de pays, avec l’objectif d’appeler à la fin de la violence dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

Reconnaitre l’État palestinien? « Nous avons une longue relation avec la Belgique »

Le Premier ministre palestinien a dit « apprécier » la position belge à l’égard du conflit israélo-palestinien. « Nous avons une longue relation avec la Belgique qui soutient depuis longtemps la cause palestinienne et nous apprécions sa position sur ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie », a souligné M. Mustafa. Les deux hommes ont exprimé leur indignation après le bombardement par l’armée israélienne d’une zone occupée par des réfugiés à Rafah dans la Bande de Gaza. « Je condamne cette attaque sur une zone sécurisée où des gens se sont rendus en pensant être en sécurité », a dit le chef du gouvernement belge, qualifiant cet acte d' »inacceptable ».

Parmi les sujets discutés, figuraient la gouvernance et la situation financière de l’Autorité palestinienne étranglée par Israël qui refuse de lui verser l’argent des impôts palestiniens. « Israël a décidé de retenir tout notre argent, ce qui ne nous permet pas de payer nos professeurs, nos infirmières et nos policiers. Ce n’est pas acceptable », a dénoncé M. Mustafa. « On risque d’être confronté à une situation catastrophique« , a averti Mme Lahbib. Alors que commençait un Conseil affaires étrangères de l’UE, la cheffe de la diplomatie a plaidé pour la mise en place d’un fonds qui permettrait à l’Autorité palestinienne de « tenir ». La veille, elle a participé à une réunion dans la capitale à laquelle se trouvaient aussi M. Mustafa, le ministre norvégien des Affaires étrangères et d’autres représentants de pays arabes et européens.

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