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La campagne belge pour une Europe hospitalière espère recueillir 16.500 signatures

« Faut-il attendre le décès d’une fillette pour s’inquiéter de l’inhumanité de la politique migratoire belge et européenne? « , s’inquiète mercredi le CNCD-11.11.11.

L’association se fait l’écho de l’actualité récente pour donner un nouveau coup de projecteur sur la pétition qu’elle coordonne au niveau belge avec le CIRé (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) et la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. Lancée début mai, la campagne belge « pour une politique migratoire européenne plus humaine » vise les 16.500 signatures à la pétition commune « Pour une Europe hospitalière », qui sera officiellement remise à la Commission en février prochain.

Le décès de la petite Mawda et l’action en justice intentée contre 12 personnes venues en aide à des migrants « illustrent la pertinence des revendications que porte l’Initiative citoyenne européenne » (ICE), souligne Eric Walravens, coordinateur communication au CNCD-11.11.11.

L’ICE est un instrument qui permet aux citoyens de l’UE de porter une question à l’agenda politique de la Commission. L’initiative « Pour une Europe hospitalière » formule trois exigences principales. La première consiste à supprimer la criminalisation de l’action humanitaire et de la solidarité citoyenne envers les personnes migrantes.

« On observe une criminalisation réelle et inquiétante d’actes solidaires », commente M. Walravens. L’organisation rappelle les poursuites judiciaires pour trafic d’êtres humains fraîchement intentées contre 12 personnes ayant apporté leur aide à des migrants du parc Maximilien, à Bruxelles. Parmi elles, deux journalistes risquent jusqu’à 10 ans de prison.

L’ICE revendique également un accès aux fonds publics pour les associations qui se chargent de l’accueil des réfugiés, ainsi qu’un renforcement des mécanismes de plaintes en cas de violations des droits humains des personnes migrantes.

« Confrontés à des passeurs sans scrupule, à des réseaux mafieux et à des faits de violences policières, peu de migrants osent déposer plainte par peur d’être renvoyés ou simplement parce que les mécanismes d’accès à la justice n’existent pas », pointe l’association, qui prend l’exemple de la fillette Mawda. Celle-ci avait été tuée à Mons en mai dernier par un tir policier dirigé vers la camionnette dans laquelle elle se trouvait avec ses parents kurdes irakiens et d’autres migrants.

D’ici au 14 février 2019, l’ICE doit récolter un million de signatures, issues d’au moins sept pays européens, pour être examinée par la Commission. Quelque 44.500 personnes l’ont signée jusqu’à présent.

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