This drawing by Janne Van Woensel Kooy shows Accused Bilal El Makhoukhi at a session of the trial of the attacks of March 22, 2016, at the Brussels-Capital Assizes Court, Wednesday 07 December 2022 at the Justitia site in Haren, Brussels. On March 22 2016, 32 people were killed and 324 got injured in suicide bombings at Zaventem national airport and Maalbeek/ Maelbeek metro station, which were claimed by ISIL. BELGA PHOTO JANNE VAN WOENSEL KOOY

Procès attentats de Bruxelles: Bilal El Makhoukhi aurait recruté Hervé Bayingana Muhirwa au sein de la cellule

Les liens entre les accusés Bilal El Makhoukhi et Hervé Bayingana Muhirwa ont été longuement évoqués jeudi matin devant la cour d’assises chargée de juger les attentats commis à Bruxelles le 22 mars 2016. Le premier aurait recruté le second au sein de la cellule terroriste, selon l’exposé des enquêteurs et juges d’instruction.

Les conclusions des enquêteurs sur le « duo » formé par les deux hommes s’appuient sur différents éléments. Tout d’abord une note retrouvée sur un morceau de papier à l’appartement « conspiratif » de la rue Max Roos à Schaerbeek. Les prénoms « Imrane » et « Amine » et deux numéros de téléphone y sont écrits. Or « Abou Imrane » n’est autre que le nom de guerre de Bilal El Makhoukhi et Amine renvoie, d’après les enquêteurs, à Hervé Bayingana Muhirwa, ce que l’intéressé conteste.

   S’ajoutent à cela plusieurs documents retrouvés sur le « PC Max Roos » qu’avaient utilisé les terroristes. Certains de ces fichiers évoquent Abou Imrane et le fait que les armes de la cellule lui étaient destinées après les attentats du 22 mars. Des armes que Bilal El Makhoukhi a effectivement récupérées et déplacées, reconnaîtra-t-il lors de sa dernière audition en juin dernier.

   Dans les messages audio qu’adresse le kamikaze Najim Laachraoui à « Abou Ahmed », c’est-à-dire Oussama Atar, qui se trouvait alors en Syrie, le terroriste mentionne le recrutement récent d’un nouveau membre dans la cellule par l’entremise d’Abou Imrane. Ce dernier est un « frère de confiance », « qui a travaillé avec nous en Syrie », y détaille Najim Laachraoui, avant de préciser que des consignes lui ont été laissées pour récupérer les armes et communiquer avec Abou Ahmed.

   Pour les enquêteurs, Bilal El Makhoukhi s’est impliqué dans la cellule pour recruter de nouveaux membres et a joué un rôle logistique, qu’il devait poursuivre au lendemain du 22 mars, en gérant l’argent dont disposait la cellule et en récupérant, donc, les armes.

   A la suite d’une note de la Sûreté de l’Etat, des observations sont effectuées sur le domicile d’Hervé Bayingana Muhirwa à partir du 7 avril 2016. Celles-ci permettent également d’établir des liens entre Bilal El Makhoukhi et lui.

   Les deux hommes – qui se connaissent depuis l’enfance – se retrouvent en effet ce soir-là. Ils se rendent en voiture dans un parc de Laeken, au pied de l’Atomium. Hervé Bayingana Muhirwa dépose ensuite Bilal El Makhoukhi à son domicile, avant d’aller récupérer l’accusé Osama Krayem dans le centre de Bruxelles et de le déposer dans ce même parc.

   On apprendra ensuite que Osama Krayem avait demandé à son frère, qui se trouve en Suède, de venir l’y rechercher. Aux yeux des enquêteurs, l’escapade d’Hervé Bayingana Muhirwa et de Bilal El Makhoukhi dans le parc en question a potentiellement servi de repérage. Ce que conteste ce dernier, affirmant qu’il ne s’agissait là que d’une balade.

   Le lendemain, le 8 avril, jour de l’arrestation d’Osama Krayem, d’Hervé Bayingana Muhirwa et de Mohamed Abrini, le domicile de Bilal El Makhoukhi est mis sous observation, avant d’être perquisitionné quelques heures plus tard. Dans la foulée, l’accusé sera arrêté.

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