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Hausse des cas de covid, mais baisse de la mortalité : le signe de l’efficacité du vaccin?

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Les derniers chiffres communiqués par Sciensano montrent une recrudescence des cas de covid, ainsi qu’un taux de reproduction du virus de 1,22. Une situation particulièrement inquiétante ? Il faut relativiser: la pandémie cause de moins en moins de décès et  » les lits en soins intensifs se vident « , précisait Frank Vandenbroucke fin de semaine dernière.

Depuis plusieurs jours, la situation épidémiologique inquiète certains experts. Et pour cause : les contaminations au covid repartent à la hausse – avec 1 231 nouveaux cas dépistés en moyenne par jour, entre le 7 et 13 juillet. Soit, une augmentation de 76% par rapport à la semaine précédente. Le commissaire Corona Pedro Facon annonçait même un potentiel renforcement des mesures, notamment à cause de la présence menaçante du variant Delta, à l’origine sans doute de cette recrudescence des cas.

Le taux de reproduction du virus est aujourd’hui de 1,22. Pour rappel : lorsqu’il est supérieur à 1, c’est plutôt mauvais signe. Cela signifie que l’épidémie tend à s’accélérer.

Hospitalisations, une progression plus lente

Si le taux de positivité augmente – il est maintenant de 2,1% -, dans toutes les tranches d’âge, particulièrement chez les enfants de moins de 10 ans (2%), les 10-19 ans (2,9%) et les 20-39 ans (2,6%), ce n’est pas encore le signe d’une quatrième vague. Il n’est donc pas encore question de priver les citoyens de leur liberté (à peine retrouvée), rassure le Premier ministre Alexander De Croo. Du moins, pas tant que cette hausse des cas n’a pas d’impact sur les taux d’hospitalisation.

À l’heure actuelle, on enregistre une faible hausse des admissions à l’hôpital. Entre le 10 et le 16 juillet, on comptait 21,3 nouvelles hospitalisations par jour, soit une augmentation de 21%. Un chiffre beaucoup moins inquiétant que les 76% de nouveaux cas de covid supplémentaires. L’augmentation de la circulation du virus ne se traduit pas non plus par une recrudescence des décès. Sur la même période, 1,6 personne est décédée par jour en moyenne des suites du virus (-42%).

Au total, 239 personnes étaient hospitalisées vendredi dernier en raison du covid, dont 81 patients traités en soins intensifs, soit 4% de la capacité des soins intensifs du pays. La semaine d’avant, on comptait 240 personnes hospitalisées dont 93 en soins intensifs. Une situation stable, voire positive pour les hôpitaux, qui ne sont plus débordés face à un afflux de patients covid.

La vaccination, clé de la réussite

Il y a de nombreux facteurs qui influencent la façon dont l’épidémie évolue en Belgique : variants, saisons, mesures… A la rentrée, le relâchement des mesures, et le retour de l’automne pourraient annoncer une quatrième vague d’infections, selon les scénarios évoqués par le GEMS. Si la vie devait reprendre comme avant, le GEMS prédit même un nombre d’admissions quotidiennes supérieur à 400 à partir de la mi-septembre et qui ne repasserait sous la barre des 200 par jour qu’en décembre.

Mais pour l’épidémiologiste Yves Coppieters, il est encore trop tôt pour parler de 4evague. Surtout au regard des chiffres actuels. Selon lui, ce n’est pas la hausse des cas qui devrait intéresser les experts, d’autant que les patients ne sont plus gravement malades, comme au début de la crise sanitaire. « Le Codeco/Gems devrait plus se baser sur les caractéristiques des patients hospitalisés (et leur statut vaccinal), mais ces données sont peu disponibles « , explique-t-il sur Twitter.

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Sans doute que les patients hospitalisés ne sont pas (ou pas entièrement) vaccinés. C’est en tous cas ce que semble sous-entendre le virologue Emmanuel André, qui analyse d’un oeil positif l’impact de la vaccination sur l’évolution de l’épidémie. « Dans les pays qui ont pu vacciner la grande majorité des personnes fragiles avant l’arrivée du variant Delta, on voit un impact sans équivoque de l’efficacité des vaccins. Les vaccins fonctionnent« , se réjouit-il sur Twitter.

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La prudence reste de mise

Si l’UCM appelle à ne pas modifier le calendrier des assouplissements, la prudence reste de mise. Pour ralentir la progression du virus, il faut « être prudents dans nos décisions politiques », précisait le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke à la Chambre jeudi dernier. « Il ne faut pas nécessairement annoncer des mesures drastiques. Il faut prendre les libertés au sérieux, les sécuriser en renforçant les lignes de défense. » Les règles d’or ? Renforcement des contrôles pour le retour de vacances, quarantaine, testing et vaccination.

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