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Gestion des denrées alimentaires, villa de luxe…de nouvelles révélations embarrassantes pour le Samusocial

La gestion du Samusocial, dossier qui a entraîné la démission d’Yvan Mayeur du mayorat de la ville de Bruxelles et du Parti socialiste, et de Pascale Peraïta de la présidence du CPAS de Bruxelles, continue à faire couler de l’encre.

Le Samusocial accumule les casseroles. En cause cette fois : une mauvaise gestion du stock des denrées alimentaires ainsi que la location d’une villa de luxe à la mer du Nord dans le cadre d’un séminaire.

De Morgen évoque ainsi un rapport d’inspection mettant au jour de mauvaises pratiques dans la gestion de l’aide alimentaire par le Samusocial. En mai 2014, le Bureau d’intervention et de restitution belge (BIRB) avait voulu vérifier ce qu’il était advenu de livraisons provenant d’un programme alimentaire européen. Le BIRB était alors tombé sur d’importants surplus dans les hangars du Samusocial. Il s’agissait en l’occurrence de milliers de boîtes de conserve de fruits au sirop, de tomates pelées (2300 !) de thon et d’huile de maïs restées là pendant deux ans sans que personne n’y touche. La date de péremption de 1200 boîtes de riz au lait était, entres autres, dépassée de plus d’un mois, ainsi que des sachets de riz périmés depuis plus de deux ans.

Il semble également que le Samusocial ne venait pas souvent chercher la livraison mensuelle de la Banque alimentaire Bruxelles-Brabant. « Nous avons fini par supprimer leur affiliation à la Banque alimentaire », indique l’administrateur délégué de la Banque alimentaire Bruxelles-Brabant, Tony Michiels, cité par le quotidien flamand. La direction serait responsable de cette mauvaise gestion, pas le Conseil d’Administration.

Villa de Luxe à la mer

Au niveau des dons en nature, la transparence ne serait pas non plus de mise. Un ancien travailleur qui témoigne anonymement déclare que les dons de valeur comme des matelas et des vêtements haut de gamme « passaient d’abord par la direction, ensuite par les collaborateurs et seulement au final aboutissaient chez les sans-abris ».

Autre révélation embarrassante : selon des informations de Sudpresse, une partie du personnel du Samusocial s’est rendue, en 2015, en séminaire « durant deux ou trois jours dans une villa de luxe située au Coq ». Une villa dotée d’une salle de billard, d’une piscine intérieure et d’un sauna et dont la location coûterait entre 2.000 et 3.000 euros. Un autre séminaire organisé pour une partie du personnel en 2013 à Alicante, en Espagne, avait déjà été épinglé par l’inspection des Finances. Ce voyage avait alors coûté 4.600 euros.

La direction du Samusocial s’explique

La direction du Samusocial a souhaité réagir ce vendredi à ces nouvelles révélations relayées dans la presse. Elle s’explique sur le séminaire à la mer incriminé: « Depuis sa création, le Samusocial a organisé chaque année un séminaire à destination de son personnel. Depuis 2011, onze séminaires ont été organisés. Ont participé à ceux-ci : certains membres du personnel, la direction et également certains membres du conseil d’administration. Les séminaires dans les lieux dont font aujourd’hui mention les médias ont été organisés sur décision des membres du bureau du conseil d’administration.

Concernant la gestion des dons de la Banque alimentaire, l’asbl confirme que des manquements ont été constatés par les inspecteurs de la BIRB lors de leur visite de contrôle. Ajoutant: « Le Samusocial a pleinement pris la mesure de ces manquements passés et s’est largement investi ces deux dernières années pour se conformer à toutes les réglementations en vigueur. »

Le Samusocial précise encore qu’il ne distribue pas de colis de la Banque Alimentaire aux personnes aidées par ses services. « Nous recevons des dons de pain, sandwiches, soupe,.. qui sont directement redistribués aux personnes hébergées dans nos structures ou par nos équipes mobiles d’aide.Par ailleurs, le Samusocial n’est pas habilité à cuisiner (transformer les aliments) dans ses centres mais uniquement à réchauffer et distribuer des repas préparés par des prestataires extérieurs, ceci en pleine conformité avec les règles de l’AFSCA. «  »

La Direction exécutive fait aussi savoir qu’elle attend la commission d’enquête parlementaire planifiée la semaine prochaine pour revenir en détail sur ces points.

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