Luc Delfosse

Freddy for President !

Luc Delfosse Auteur, journaliste

Contrôler les naissances afin de résoudre les problèmes de démographie galopante à Bruxelles, est une idée qui allie le courage et la hardiesse. Une vision si novatrice qu’il vous aura fallu à peine onze ans et onze mois à la tête de la capitale de l’Europe pour en peaufiner les termes.

Cher Monsieur Thielemans,

Permettez-moi de vous féliciter pour votre dernière prise de position ! Contrôler les naissances afin de résoudre les problèmes de démographie galopante à Bruxelles, est une idée qui allie le courage et la hardiesse. Une vision si novatrice qu’il vous aura fallu à peine onze ans et onze mois à la tête de la capitale de l’Europe pour en peaufiner les termes. Encore que, comme vous le confessez avec une modestie peu courante, dans la classe politique, « personne n’avait rien vu venir ».

Je ne sais si ce plan intrépide et pourtant pétri de ce « bon sens belge » si souvent vanté par feu M. Vanden Boeynants, est né en marge d’un déplacement en Chine ou au terme de l’une de ces cures qui rendent force et jouvence aux hommes de votre trempe. Peu importe : cet idée de tarir le mal à la source, de couper l’eau avant que ne survienne l’inondation si l’on ose dire, est tout bonnement géniale. C’est bien simple si j’étais Bruxellois, ma voix vous serait acquise (las, avec six fils à charge, vous comprendrez qu’il a fallu que je m’exile à la campagne…).

J’ajoute que vous faites preuve d’un oecuménisme qui tranche avec les préceptes sectaires du parti auquel vous adhérez. En effet, vous prenez soin de prévenir que parlant des familles « de 7 à 8 enfants » qu’il est désormais impossible de caser en vos murs, vous visez tant les parentelles « musulmanes, juives que chrétiennes ». C’est admirable et comme de bien entendu, cela a immédiatement fâché votre collègue, voisin et camarade M Moureaux qui, toutes voiles dehors, a cru bon de déclarer que « avoir un enfant était un droit non négociable ». Mais on croirait entendre Benoît XVI, ne trouvez-vous pas? Encore heureux qu’il ne vous ai pas traité de salafiste au prétexte fallacieux que vous vous empareriez à votre tour du corps des femmes…

Dès lors, je vous en conjure : ne vous arrêtez pas en si bon chemin et un jour sans doute, parlera-t-on de « l’effet Thielemans » comme on évoque l’effet papillon. Il y a tant à faire ! L’alcoolisme est un fléau ? Imposez la prohibition. Le trafic de drogue mine la cité ? Coupez les mains des dealers ! La N-VA empoisonne la vie du royaume ? Baliverne : faites interdire le parti et reléguer son abominable chef à Wallis et Futuna. Et si la Belgique se meurt quand même, interdisez que diable qu’elle défuncte et annexez par décret le Luxembourg !

Assurément, Monsieur, le PS a trouvé en vous son nouveau guide. Nul doute que vos pairs l’auront mesuré et vous appelleront toutes affaires cessantes aux plus hautes fonctions.

Thielemans président ? Diantre: pourquoi pas ! Mais que faire de M Di Rupo, demanderez-vous en esquissant un sourire pur, juste et bon ? Bah ! il suffirait d’introduire dans les statuts si souples du parti un amendements interdisant le cumul des fonctions de Premier ministre, de bourgmestre pas un instant empêché et de président intrinsèque et indubitable . Croyez-moi : votre ami, le gentil M. Giet, ne vous en voudra pas du tout bien au contraire, le rôle de potiche semble énormément le fatiguer.
Porté par cet indicible espoir d’Ordre, de Calme, d’Espace et de Renouveau moral , je vous prie, M. Thielemans d’agréer, l’expression renouvelée de ma gratitude

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