rythmes scolaires
Les enseignants pourraient parfois avancer plus vite «puisque les enfants seront normalement plus en forme». © belga image

Nouveau calendrier scolaire : le risque de fuite des enseignants en immersion

Mathieu Colinet Journaliste

Le nouveau calendrier scolaire entre en vigueur cette année. Pas trop de changements appréhendés pour les profs, sauf pour les enseignants en immersion ou qui enseignent aussi dans le supérieur. Pour les secrétariats des directions d’école, ce sera une autre chanson.

L’introduction des nouveaux rythmes scolaires ne devrait pas trop bouleverser le travail des enseignants, qui saluent, comme les directions, les bénéfices de la réforme pour le bien-être des élèves et pour le leur. Le maintien d’un même nombre de jours en classe (182) plaide à ce niveau pour une stabilité, qui rend, semble-t-il, superflue la mise en place d’un nouveau découpage des apprentissages, par exemple. «D’autant que les examens, quand il y en a encore, restent programmés aux mêmes périodes», affirme Philippe Barzin, secrétaire général du Conseil de l’enseignement des communes et des provinces (CECP).

Toutefois, la nouvelle organisation pourrait permettre aux enseignants d’avancer parfois plus vite «puisque les enfants seront normalement plus en forme», indique Marc Vande Weyer, directeur de la section fondamentale de l’Institut Marie immaculée, à Anderlecht. Ou de maximiser le temps en classe puisque, «avec des épreuves externes déjà fixées à la fin juin, le nombre de jours blancs sera limité au minimum en secondaire», ajoute Anthony Spiegeler, directeur de l’école Nespa, à Genappe.

Les nouveaux rythmes imposeront une refonte des calendriers généraux de beaucoup d’écoles.

Sauf que, relève Bertrand Denutte, secrétaire de direction au collège Pie X, à Châtelineau, «puisque le timing de fin d’année est plus serré, les jours blancs moins nombreux et qu’il faut terminer les examens le 29 juin, les directions devront organiser les conseils de classe sur deux jours pour respecter le délai des recours après la remise des résultats et, le cas échéant, réunir un nouveau conseil de classe, qui est une obligation légale, avant le 7 juillet. Ce sera chaud pour les professeurs.»

Quid des enseignants néerlandophones et des carrières mixtes?

Les nouveaux rythmes imposeront, en revanche, une refonte des calendriers généraux de beaucoup d’établissements. «Beaucoup devront décaler les dates habituelles des fancy-fairs, classes vertes et autres parce qu’elles tombent désormais dans des périodes de congés», affirme Christine Toumpsin, directrice de l’Institut Notre-Dame d’ Anderlecht et présidente du Collège des directeurs du fondamental libre. «Indiscutablement, les écoles devront se plonger dans leurs calendriers et les refondre une fois pour toutes», confirme Philippe Barzin.

Une crainte plus particulière concerne les enseignants néerlandophones «native speakers» qui enseignent dans des projets en immersion en Fédération Wallonie-Bruxelles. «Ils pourraient être tentés de rejoindre l’enseignement flamand, affirme Marc Vande Weyer, dont l’école a développé un tel projet. Les périodes sans classe ne correspondant plus entre les systèmes d’enseignement, ces professeurs pourraient ne plus être en congé en même temps que leurs enfants. Cela me semble d’autant plus probable qu’il existe une pénurie d’enseignants en Flandre.» Bertrand Denutte ajoute que le nouveau modèle «bloque complètement les carrières mixtes: les enseignants prestant aussi en Haute école auront des problèmes de congés puisque les régimes des vacances deviennent différents».

Pour le reste, les directions n’écartent pas d’éventuels imprévus en cours d’année et, avant cela, une possible «mauvaise surprise» la première semaine d’école, comme le craint Christine Toumpsin: «Un taux d’absences anormalement élevé, soutenu par des parents qui auraient décidé de prolonger de quelques jours les vacances…»

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