Décret Inscription: « Nos enfants sont exclus de toutes leurs écoles car ils ont un indice défavorable »

Des parents d’élèves, enfants et enseignants du nord-ouest de la capitale se sont rassemblés à l’appel du collectif Enfants Non Admis pour protester contre le décret Inscription de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un texte que le collectif décrit comme discriminatoire et pénalisant certains élèves dans leur recherche d’un établissement secondaire.

Le décret Inscription organise l’attribution des places en première secondaire dans les écoles de la FWB. L’évaluation d’une demande se fait en fonction d’un « indice composite », c’est-à-dire une série de critères mesurables.  Mais le nouveau réajustement de l’importance respective de ces coefficients ne passe pas auprès de tout le monde. « Aujourd’hui, nos enfants sont exclus de toutes leurs écoles car ils ont un indice défavorable », déplore Sandra, membre du collectif Enfants Non Admis. La distance entre le domicile et l’établissement scolaire n’est plus autant privilégiée qu’avant, au profit d’un indice socio-économique devant permettre un accès plus équitable à l’enseignement. Pour Sandra, le décret produit l’effet inverse. « On remplit les écoles du nord-ouest de Bruxelles avec les élèves aux indices socio-économiques les plus faibles » explique-t-elle, « on oblige les classes moyennes et classes moyennes supérieures à descendre dans les écoles les plus riches du sud de Bruxelles. »

Désorganisation

Selon certains manifestants, il n’est pas seulement question d’avoir accès à l’enseignement de son choix pour son enfant. Devoir se rabattre sur une école située loin du domicile implique un changement du cadre de vie : longs trajets, accès plus difficile au parascolaire, voire déménagement. Ils appellent donc, entre autres, à la réévaluation des critères.

Dans les écoles primaires du nord de la capitale, 80% des élèves n’ont pas réussi à obtenir de place dans les écoles de leur choix, selon le collectif. En somme, le décret pousse certaines familles à se reporter sur des écoles moins avantageuses. Une institutrice dans l’enseignement maternelle, présente à la manifestation, explique avoir fait la queue toute une journée et toute une nuit pour pouvoir inscrire son enfant, qui devra faire une heure de trajet pour aller à l’école à la rentrée. Elle critique la « désorganisation familiale » que le décret engendre. « On se retrouve complètement coincés », lance-t-elle.

Mécontentement

Contacté par Belga, le cabinet de la ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS) affirme « comprendre le désarroi des familles qui n’ont pas encore de place en ordre utile dans l’école de leur choix », tout en notant qu’il est « prématuré de faire une évaluation de la situation et des effets de la réforme du décret » dans le nord de Bruxelles, et qu’il est « impossible de changer les règles du décret au détriment des familles qui sont tout aussi légitimes dans leur demande d’inscription. »

Selon le cabinet, les critères employés créent chaque année du mécontentement, « sans que ce soit lié à une diminution de l’offre scolaire ». Il rappelle également que des classes ont été créées pour répondre aux fortes demandes, dans deux écoles particulièrement demandées ainsi qu’à Anderlecht.

Selon des chiffres fournis par le cabinet, 1.113 élèves sont toujours sur liste d’attente, dont 827 en Région bruxelloise.

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