Ben Weyts critiqué pour vouloir punir les parents d’enfants mal à l’aise en néerlandais

Le ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts s’est attiré mardi les critiques de ses partenaires de majorité CD&V et Open Vld en affirmant dans la presse vouloir sanctionner les parents d’élèves de 5 ans qui ne maîtrisent pas assez bien néerlandais.

Les nouveaux tests obligatoires de compréhension du néerlandais dans l’enseignement fondamental au nord du pays ont révélé que 14% des élèves de 5 ans en troisième maternelle avaient besoin d’un soutien supplémentaire. C’est surtout le cas dans les grandes villes et dans les établissements scolarisant beaucoup d’élèves ne pratiquant pas le néerlandais à la maison.

   Pour le ministre Ben Weyts (N-VA), la réponse doit passer par les parents, non seulement via des incitants, mais aussi via des sanctions. « Nous devons réfléchir à des possibilités d’intervenir quand des parents fuient manifestement leur responsabilité parentale, par exemple en intervenant sur le ‘Groeipakket’ (les anciennes allocations familiales et autres soutiens à la scolarité, NDLR) ou dans les primes du gouvernement », selon le nationaliste flamand.

   Partenaires de la N-VA au gouvernement, le CD&V et l’Open Vld se sont dressés contre cette idée. Pour le ministre de la Jeunesse Benjamin Dalle (CD&V), toute sanction dans l’apprentissage du néerlandais serait néfaste à l’intérêt de l’enfant. Il faut au contraire encourager, par exemple via l’offre de loisirs. La ministre en charge des allocations familiales, Hilde Crevits (CD&V), considère en outre que sanctionner les parents sur ce poste ne fera qu’accentuer la fragilité de la famille.

   L’Open Vld fait quant à lui valoir la liberté de parler la langue que l’on veut à la maison. « Pas question d’une société qui inflige des amendes aux mères et aux pères qui parlent avec leurs enfants une langue qui ne conviendrait pas à une autorité. Le néerlandais est important, la liberté aussi », a réagi la députée flamande Gwendolyn Rutten.

   Dans l’opposition, des critiques virulentes sont venues de Groen, de Vooruit et du PTB, tandis que le Vlaams Belang (extrême droite) soutenait le ministre N-VA et l’incitait même à aller plus loin.

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