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Enquête exclusive : l’armée belge néerlandisée

Sans l’aval du conseil des ministres et sans concertation avec le Parlement, le ministre de la Défense Pieter De Crem (CD&V) engrange des accords de coopération militaire renforcée avec La Haye. Jusqu’où ira la fusion ? Inquiétude au Parlement.

« Que faire de la Défense, ce département sous-financé impossible à fédéraliser, se demandent de plus en plus de voix au nord du pays ? » Pieter De Crem (CD&V) a sa petite idée sur la question. Sans l’aval du conseil des ministres et sans concertation avec le Parlement, le ministre de la Défense engrange des accords de coopération militaire renforcée avec les Pays-Bas : achat concerté d’hélicoptères NH90, « pools » de matériel, couverture aérienne conjointe des territoires nationaux… Cette collaboration étroite, inaugurée dans le secteur de la marine sous ses prédécesseurs, concerne désormais toutes les composantes de l’armée et va, dans certains cas – entretiens, matériel, formation de personnel -, jusqu’à l’assimilation, voire la fusion.

Accusé de « flamandiser » l’armée belge, De Crem est-il aussi en train de la « néerlandiser » à marche forcée ? La proposition qu’il porte fait miroiter une volonté de réduire les coûts et de donner une impulsion à la future armée européenne. Mais que cachent ces bonnes intentions ?

Entre « mutualisation » et « fusion », il y a un pas qu’il faut à tout prix éviter de franchir, préviennent les rares spécialistes des questions de Défense au sein des partis francophones. D’autant que la N-VA elle-même ne tourne pas autour du pot : elle plaide haut et fort pour une Leger van de Lage Landen, une « armée des plats pays », qui réunirait les forces belge et néerlandaise.

Olivier Rogeau

Lire l’enquête exclusive d’Olivier Rogeau dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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