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Ecolo: « La renégociation du CETA est le seul accord possible »

Ecolo se réjouit du « non » de la Belgique à la signature de l’accord commercial entre l’UE et le Canada (CETA), signifié par le Premier ministre Charles Michel à l’issue du comité de concertation.

« C’est la victoire de tous ceux qui luttent depuis des décennies contre les volontés de dérégulation de la finance et de l’économie défendues par les libéraux », commentent dans un communiqué les coprésidents Zakia Khattabi et Patrick Dupriez, ajoutant qu’ils ne sont pas opposés à un accord avec le Canada, mais « sur une autre base ».

« C’est la démocratie qui gagne », se réjouissent les coprésidents d’Ecolo. « C’est une victoire qui dépasse largement la question du Traité en lui même. Aujourd’hui, c’est la victoire de tous ceux qui refusent que l’on donne les clés de nos démocraties aux multinationales. »

Les écologistes, qui rappellent que leur opposition au traité avait été matérialisée dès 2015 par une résolution demandant au gouvernement wallon de refuser la délégation de signature du Ceta au fédéral, ne se disent pas pour autant fermés à un accord avec le Canada.

Il s’agit cependant, selon eux, « d’inventer et promouvoir une nouvelle génération de traités commerciaux entre les Etats, qui privilégient de hauts standards de qualité en matière de santé, d’environnement et de droits sociaux, et qui soient compatibles avec la mise en oeuvre de l’accord de Paris sur le climat. »

Rudy Demotte: « Nous mettre un couteau sous la gorge n’a certainement pas facilité un accord »

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte a déploré lundi l’attitude du président du Conseil européen dans les négociations sur le CETA ces derniers jours.

M. Demotte a ainsi qualifié de « regrettable » l’ultimatum lancé ce week-end par Donald Tusk enjoignant la Belgique, et à travers elle la Wallonie, de se prononcer pour ce lundi au plus tard sur le projet de traité commercial entre l’Union européenne et le Canada.

« En nous mettant le couteau sous la gorge, on n’a certainement pas facilité un accord… », a-t-il confié lundi après-midi en commission du Parlement de la Fédération.

A ses yeux, demander à la Wallonie de se prononcer aussi vite sur des modifications de textes aussi complexes était « incompatible avec notre processus démocratique ».

« Les parlements wallons et de la Communauté française ont travaillé sérieusement et dans le détail sur ce projet d’accord. Il est indispensable de poursuivre ce travail de cette manière », a-t-il ajouté en réponse à des questions des députés Hélène Ryckmans (Ecolo) et Virginie Defrang-Firket (MR).

Tout en accablant Donald Tusk, M. Demotte a salué lundi le « rôle constructif des Canadiens » ces derniers jours. Il s’est ainsi félicité d’une série « d’avancées et d’éléments positifs », notamment en matière de protection des services publics et des marchés publics.

Il a en revanche déploré les difficultés persistantes autour de l’ICS, ce mécanisme d’arbitrage des conflits potentiels entre Etats et entreprises.

L

es syndicats déçus par la position du gouvernement germanophone

La FGTB Verviers et Communauté germanophone ainsi que la CSC Verviers et région de langue allemande se sont dites déçues de la décision du gouvernement germanophone, qui s’est positionné lundi en faveur du CETA.

Les syndicats ont fait part de leur déception alors le gouvernement germanophone s’est positionné lundi en faveur du CETA, tous comme les gouvernements fédéral et de la région flamande.

« C’est une position qui peut s’expliquer par la composition du gouvernement germanophone au sein duquel le PS est minoritaire, mais cette décision semble aller à l’encontre de l’avis de la population », a indiqué Daniel Richard, secrétaire interprofessionnel de la FGTB.

Du côté de la CSC aussi, la déception est palpable. « On est très déçu car on estime que le CETA représente une menace pour notre qualité de vie, pour nos services publics, pour notre enseignement… d’autant que la Belgique n’a pas formulé de liste négative, excluant certains secteurs du champ d’application de ce traité », explique Bernd Despineux, secrétaire fédéral de la CSC Verviers et région de langue allemande.

Daniel Richard souligne encore « le sentiment de dignité retrouvé pour la population wallonne qui, en majorité, se sent en phase avec ses dirigeants politiques ».

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